mercredi 1 mai 2013

Quels modèles pour les jeunes africains (par Pascal Djimoguinan)


Il y a quelques années, une radio communautaire de la ville de Sarh (au sud du Tchad) a fait passer l’interview qu’elle a accordé à un enfant de 12 ans qui passait toutes ses journées au marché en vendant des sachets de plastique.

- Tu ne vas pas à l’école ?

- Non, il n’y a personne pour me payer le droit d’écolage ou pour m’acheter les fournitures scolaires.

- Et tu passes toutes tes journées au marché ?

- En vendant ces sachets de plastique, je peux avoir de l’argent pour manger chaque jour.

- Où sont tes parents ?

- Mon père travaillait à la société textile mais il est maintenant au chômage. Ma mère est à la maison.

- Mais si tu ne vas pas à l’école, que feras-tu plus tard, quel sera ton avenir ?

- Je serai préfet d’une ville.

- Comment feras-tu pour être préfet alors que tu ne vas pas à l’école ?

- C’est simple ! Quand je serai grand, je prendrai le maquis ; après un temps dans l’opposition armée, je négocierai mon ralliement avec le gouvernement et je demanderai d’être préfet…

            Cela est bien triste mais voilà les modèles que nous proposons aux générations futures. Pourquoi prendre un chemin long et tortueux, demandant beaucoup d’efforts alors qu’un raccourci un possible ?

            Il est temps de se réveiller car on ne peut construire un Etat sur ce modèle. Il faut se retrousser les manches et se mettre au travail. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.

            Quand nous regardons autour de nous, nous voyons que l’Afrique manque cruellement de modèles parmi les hommes politiques. Les seuls exemples qui nous restent sont ceux de Nelson Mandela et de Desmond Tutu vieillissants. Où se trouve la relève ? N’y a-t-il pas dans le microcosme politique africain quelques personnes qui puissent percer ? J’ai mal à mon Afrique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire