dimanche 26 mai 2013

Jubilé de l’UA, droit d’inventaire ! (par Pascal Djimoguinan)


L’heure est à la fête ! L’union Africaine fête ses cinquante ans. C’est la majorité pour l’Afrique moderne. Tous les regards sont tournés vers Addis-Abeba où ont lieu les festivités. Des invités illustres sont présents. Je voudrais tout simplement être l’empêcheur de tourner en rond. Si toutes ces lumières n’étaient que pour cacher les imperfections, si tout ça n’était que saupoudrage… La jeunesse africaine demande un droit d’inventaire… Pourquoi toute une génération a été sacrifiée sans qu’aucune voix ne s’élève, sans qu’aucune action d’envergure n’ait été entreprise ?

            Sur le plan économique, pouvons-nous dire que quelque chose de substantiel ait été fait en cinquante ans ? Nous avons entendu parler du NEPAD (nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) et nous attendons. Ce qui est incroyable et c’est ce que nous avons appris pendant ces célébrations, c’est que 80% du budget de l’UA vient de l’extérieur. Dans ces conditions, pouvons-nous dire que l’UA dispose de la liberté de ses mouvements ?

            Sur le plan militaire, peut-on parler d’une armée africaine ? Nous nous rappelons toutes les difficultés pour faire venir au Mali les militaires africains pour contrer les islamistes ; il a fallu en tout attendre l’intervention de la France. Il y a aussi plusieurs points de tensions militaires en Afrique sans que l’UA n’arrive à intervenir d’une manière décisive.

            Pour l’aspect politique, nous voyons différentes décisions qui sont prises mais avons-nous vraiment avancé sur le plan de l’unité ? Nous avons eu le passage de l’OUA à l’UA sans que cela soit suivi concrètement d’un changement. Nous espérons que c’est le temps où les structures se mettent encore en place et que très vite cela sera suivi d’actes.

            Les peuples ne ressentent pas ce qui est fait au service de l’unité de l’Afrique au niveau de l’organisation. Nous pouvons dire que l’UA souffre d’un manque de cet élan panafricain qui animait les pères fondateurs. Il manque un leader charismatique qui puisse susciter la renaissance de l’Afrique.

            Nous avons attendu cinquante pour en arriver là. Nous ne pouvons plus attendre cinquante autres années. Nous avons passé du temps à parler, il faut maintenant les faits. Les différents projets doivent se mettre en place. Il faut que l’Union africaine passe du statut  d’idée à une réalité. Cette réalité peut se résumer en quelques réalisations assez simples : la libre circulation des peuples sur le continent, l’union douanière, une coopération entre les différentes universités et grandes écoles, le développement des routes et les moyens de communication sociaux. En 1963, le groupe dit de Monrovia l’a emporté sur le groupe dit de Casablanca. Laissons maintenant la place à un gouvernement africain.  S’il faut rêver, osons le…

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