samedi 4 mai 2013

Centrafrique – Madagascar, même combat ? (par Pascal Djimoguinan)


Hier vendredi 3 mai, deux événements sans rapport ont eu lieu en Afrique, dans deux pays différents, éloignés l’un de l’autre de plusieurs milliers de kilomètres ; ces deux événements sont pourtant annonciateurs d’un avenir sombre pour l’Afrique.

            Le premier événement est la candidature surprise d’Andry Rajoelina à l’élection présidentielle à Madagascar. La grande Ile est en crise depuis quatre ans. Une longue transition enfonce le pays dans un mal dont elle a du mal à sortir ; plusieurs rencontres de médiations ont eu lieu ou sont en cours. Un espoir était né quand il y a eu des accords après que certains acteurs majeurs ont accepté de ne pas se présenter aux élections qui devraient avoir lieu dans les mois à venir.

            Deux faits font voir que la sortie de crise risque d’être douloureuse :

- D’abord, la Cour électorale spéciale a retenu deux noms en dépit de la loi qui exige que les candidats doivent avoir résidé sur l’Ile depuis au moins six mois.

- Ensuite, l’actuel chef de la transition a eu sa candidature retenue alors qu’il s’était fermement engagé à s’abstenir. Le fait même que cette candidature soit retenue alors que le dossier a été déposé au-delà de la date butoir fait douter de la crédibilité de l’élection, surtout que ce sont les magistrats de cette Cour qui seront chargés du contentieux électoral.

            Le deuxième événement survenu hier a eu lieu à Bangui en Centrafrique. A l’entrée de la ville, vers PK 12, les éléments de la Séléka ont abattu un camionneur camerounais assurait le transport des marchandises entre le Cameroun et la République centrafricaine. Les transporteurs camerounais ont aussitôt décidé d’un arrêt de circuler jusqu’à nouvel ordre. Ils sont soutenus par les syndicats des transporteurs centrafricains.

            Il n’y a apparemment rien de commun entre ces deux événements mais à y voir de plus paraît, ce n’est pas anodin. Après le coup d’Etat du 24 mars, la RCA a commencé une transition de 18 mois. Les responsables qui assurent cette transition ont promis de ne pas se présenter aux élections qui suivront. Or, nous devons légitimement nous demander si ce qui est en train de se passer ne va pas donner des idées à certains en Centrafrique. Il est à craindre qu’Andry Rajoelina n’ait des émules. Après tout, que vaut la parole d’un homme politique en Afrique ?

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