lundi 6 mai 2013

Madagascar dans un panier de crabes (par Pascal Djimoguinan)


Une transition qui n’en finit pas depuis quatre ans. Une pirouette vers la fin pour présenter des candidats qu’on n’attendait pas du tout ; une médiation du SADEC (Communauté de développement des Etats d’Afrique australe) qui s’enrhume, une contre-médiation du conseil chrétiens des églises qui remet tout à plat. On ne sait plus où tourner la tête. Et pendant ce temps, tous les regards sont tournés vers Madagascar qui pourrait servir de modèle à certains africains.

            La finition a bien du mal à se fignoler dans la médiation du SADEC ; en principe, tout devait aboutir aux élections qui devraient se tenir le 24 juillet. Malheureusement le consensus a été ébranlé par l’acceptation des candidatures surprise de Didier Ratsiraka, de la femme de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina. Ces candidats n’auraient pas dus être retenus. Une question qu’on est en droit de se poser est la légitimité des élections dès le point de départ, elles reposent sur un non droit.

            Comme si cela n’était pas assez compliqué, il y a maintenant le résultat de la médiation du conseil chrétien des églises qui plaide pour un report de l’élection présidentielle. Ce conseil avait commencé depuis deux semaines le dialogue inter-malgache qui s’est achevé le dimanche 5 mai. Les propositions sorties de cette consultation sont pour une transition d’environ dix-huit mois, l’élaboration d’une nouvelle constitution qui sera adoptée par référendum, une présidence à quatre têtes regroupant les anciens présidents (actuels chefs de mouvance) et un premier ministre aux pleins pouvoirs.

            Il est à se demander si cela est censé de prendre faire des propositions sans tenir compte de la médiation du SADEC et de faire des propositions aux antipodes de ce que cette dernière avait préconisé.

            Ce qui est encore plus grave est de savoir qu’est-ce qui empêcherait que, si les propositions du conseil chrétien des églises sont acceptées, elles ne soient pas remises en question dans dix-huit mois par une autre médiation ?

            Ne faudrait-il pas que la médiation prenne fin et que Madagascar se réveille ? Pour la crédibilité des hommes politiques malgaches, il faudrait que les élections aient lieu et que la SADEC fasse pression pour que les règles soient appliquées pour tout le monde. Cela ne vaut pas seulement pour Madagascar mais pour toute l’Afrique.

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