lundi 25 septembre 2017

Mariage au sud du Tchad : Alliance ou rivalité ? (par Pascal djimoguinan)

            A la question sur ce que représente le mariage dans une société donnée, la réponse spontanée est que c’est une alliance entre deux personnes, entre deux familles. En réalité cette réponse spontanée n’est pas si évidente que cela. Pour s’en rendre compte, il suffit de visiter quelques rites complémentaires de la cérémonie du mariage dans certaines sociétés. Ainsi, nous pouvons voir comment se passe les rites de l’installation des pierres du foyer à la cuisine quand il y a un mariage ; c’est un rite très important chez les sara en général et plus particulièrement chez les mongo.
            Le mot foyer est très important pour exprimer ce que forme un couple. En fait c’est un mot qui a plusieurs sens mais ayant un lien les uns avec les autres. Selon Larousse, le foyer est : « * Lieu où on fait le feu : / * Séjour domestique de quelqu’un/ Maison, famille : fonder un foyer.
             Nous voyons que le foyer est d’abord le lieu où on fait le feu puis le séjour domestique et enfin il désigne la maison et la famille. Le lieu où on fait le feu est le point focal autour duquel se forme la famille. C’est donc bien normal que le mot désigne la famille.
            Le foyer, lieu où se fait le feu, est traditionnellement constitué, chez les peuples du sud du Tchad, de trois pierres qu’on assemble et sur lesquelles on pose la marmite qui sert à la cuisson des aliments.
            Chez les mongos, le rite de la pose de ces pierres et très important pour le mariage, et tant qu’on ne les a pas encore posées, on ne peut pas dire qu’un foyer est déjà constitué. Une nouvelle famille ne commence que quand ces pierres sont posées.
            Chez les mongos, après la cérémonie de la dot, il y a la cérémonie de la pose des pierres du foyer. Les tantes et les sœurs de la mariée doivent passer la nuit chez le marié pour poser les pierres très tôt le matin.
            Il ne faut pas croire que c’est une cérémonie banale. Le symbole est très grand car c’est en réalité une lutte entre les familles des deux mariées.
            Vers 4h du matin, les tantes de la mariée rentrent dans la cuisine ; elles doivent installer les pierres du foyer et préparer à manger pour le marié et pour le beau-père. Les sœurs et cousines du marié doivent tout faire pour empêcher que la belle famille ne puisse allumer le feu au foyer. Les cousines et sœurs de la mariée ont pour mission de protéger le foyer que leurs tantes cherchent à allumer.
            Je suppose que l’on a du mal à se retrouver dans tout cela. Il s’agit tout simplement pour le côté féminin de la famille de l’homme d’empêcher que le foyer ne passe du côté de la mariée. Les sœurs et les cousines de l’homme sont là avec des seaux d’eau pour étendre le feu chaque fois qu’on cherche à l’allumer. Le foyer est inondé d’eau.
            Pour ceux qui cherchent à allumer le feu, il faut mettre en place le plan B. Il faut donc sortir les bouteilles de pétrole qu’on avait prévues. On écarte le famille du marié et on utilise le pétrole. Dès que le feu est allumé, les hostilités cessent. La famille de la mariée pousse des you-you.
            Les tantes peuvent alors préparer un petit repas pour le marié et pour son père. Désormais, la mariée devient maîtresse du foyer. Elle est chez elle et peut préparer à manger.
            Le symbole est assez parlant. Par le mariage, une femme étrangère vient prendre possession d’un lieu et d’une personne. La lutte pour conserver le statu quo aura été vaine. On peut parler du passage d’un état de nature à un état de culture.



lundi 18 septembre 2017

Ce franc CFA qui nous tient à cœur (par Pascal Djimoguinan)

            En Afrique francophone comme en France, on aime les polémiques. Pour le moment tout tourne autour du Franc CFA. Il s’agit d’une polémique sur fond de développement et de souveraineté. Il faut donc abandonner le franc CFA pour avoir une monnaie locale ou communautaire mais qui ne dépende plus de la France.
            En quelques jours des manifestations se sont multipliées dans plusieurs capitales africaines contre le CFA. Deux personnes résument à leurs façons le grief reproché à cette monnaie. Simon Kouka du groupe Y en a marre dit Sénégal affirme qu’«On ne peut pas se dire souverain et dépendre d’une monnaie comme le franc CFA. La souveraineté implique avoir sa propre monnaie. » Et Keeman Diouf de renchérir : « le CFA nous empêche de nous développer »  tout en avalant un billet de 500 francs CFA.
            Le débat sur le franc CFA a pris une nouvelle tournure quand Kemi Seba, de son vrai nom Stéllio Gilles Robert Capo Chichi (Français né de parents d’origine béninoise) a brûlé en public un billet de 5.000 francs CFA le 19 août 2017 lors d’un rassemblement au Sénégal contre cette devise. Il sera interpellé à Dakar et placé sous mandat de dépôt le 25 août. Il sera finalement relaxé par la justice sénégalaise le 29 août 2017 et expulsé le 6 septembre 2017 vers la France. Cela sera assez pour donner une certaine ampleur à la contestation.
            Créé en 1939, le Franc CFA est de fait né officiellement le 26 décembre 1945 lorsque la France ratifia les accords de Bretton woods. Le franc CFA qui est émis par la caisse centrale de la France d’Outre-mer signifiait d’abord « franc des Colonies Françaises d’Afrique ». Il deviendra en 1958 « franc de la Communauté Française d’Afrique. »
            Aujourd’hui, le franc CFA est en réalité le nom de deux monnaies communes à plusieurs Etats :
- Le franc de la communauté financière en Afrique qui est émis par la Banque des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Benin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.)
- Le franc de la coopération financière en Afrique, émis par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine et Tchad.)
            Aujourd’hui en Afrique, les zones franc constituent des espaces monétaires et économiques (UEMOA pour l’Afrique de l’Ouest et CEMAC pour l’Afrique Centrale.)
            La convertibilité du franc CFA est à l’euro est : 1 euro = 655,957 F CFA. Le code dépend de la zone. Le code Iso 4217 est XOF pour l’Afrique de l’Ouest et XAF pour l’Afrique Centrale
            Le franc CFA est utilisé par environ 155 millions d’habitants. Il s’agit maintenant de s’avoir s’il faut conserver le CFA ou passer à une autre monnaie. Les jours qui suivent nous apporteront sans doute une réponse.

            En attendant, la question à poser est de savoir si en même temps que les manifestions anti CFA qui se multiplient en Afrique et ailleurs, il y a des structures qui sont mises en place pour pouvoir remplacer le CFA au cas où il serait abandonné. Il faut aussi des garantis pour que les Etats souverains n’aient pas la tentation de faire marcher la planche à billet. La souveraineté coûte chère ; prenons-en les moyens alors !



mercredi 13 septembre 2017

Tchad : Les freins socioculturels au développement (par Pascal Djimoguinan)

            Dans le concert des nations, des indices précis ont été établis pour parler du développement d’un pays. On parle d’indice du développement humain du PNUD qui se fonde sur trois critères à savoir le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau de l’éducation. Aussi contestables que puissent être certains critères retenus, il faut admettre que l’absence de certains de ces indices montre qu’un pays peine dans son développement. Dans le classement de l’édition 2016, le Tchad est  186ème sur 188 au plan mondial et 52ème sur le plan africain (Il faut rappeler que l’Afrique compte 54 pays.) Pour le Tchad, il y a des freins tout aussi bien sur le plan social que sur le plan culturel qui empêchent sinon d’atteindre ces indices, du moins de s’en rapprocher. Il devient urgent d’en faire l’inventaire pour pouvoir engager la lutte pour le développent.
            Parmi les freins socio-culturels au développement du Tchad, nous pouvons retenir les fêtes et les deuils, la pluie.
Les fêtes : Il est normal que tout être humain célèbre les évènements important dans sa vie. Cependant, lorsque la célébration canalise toute l’énergie de la personne, il faut se poser des questions.
            Au Tchad, la fête est l’occasion de gaspiller toutes les ressources que l’on possède sans souci de l’avenir. L’épargne n’existe pas. Tout est occasion de dépense tant au niveau de la nourriture que de la boisson. On dépense sans compter ; l’essentiel n’est pas de tout consommer mais de montrer l’abondance, quitte à mourir de faim le lendemain.
            Dans le même sens, tant que l’on a de l’argent sur soi, on consomme de l’alcool seul ou en groupes sans tenir compte de l’avenir. On en arrive ainsi à s’endetter pour pouvoir joindre les deux bouts.
Les deuils : un autre poste de très grande dépense au Tchad est le deuil. Alors que presque personne ne s’occupe des soins des personnes malades, dès que la mort frappe, c’est l’occasion de mobiliser les ressources. La grande peur étant que la famille soit accusée de n’avoir pas su honorer son mort.
            Les places mortuaires où ont lieu les recueillements avant, pendant et après les enterrements sont les lieux de très grandes dépenses. Certaines familles sont obligées de s’endetter pour ces dépenses. Il s’agit de nourrir les délégations qui viennent à la place du deuil et qui comptent y rester plusieurs jours. Il faut aussi s’occuper de la nourriture des choristes ou d’autres pleureuses publiques.
            La priorité n’est pas donnée à l’avenir. S’il y a une veuve et des orphelins, ils se débrouilleront par la suite pour leur subsistance et pour la scolarisation des enfants.
            Ces deux exemples montrent tout simplement que l’épargne est plutôt rare puisqu’on ne prend pas les temps de prévoir les dépenses et de les organiser d’une manière plus rationnelle. Il est donc impossible d’arriver au développement sans épargne.
La pluie: Au Tchad, quand il pleut tout s'arrête. Les gens transposent les comportements paysannes dans la vie moderne. S'il est normal d'arrêter les travaux au champ lorsqu'il pleut, cela ne devrait pas être le cas en ville. Malheureusement, dès qu'il pleut le matin, cela devient une excuse valable pour ne pas aller au travail à temps. Les bureaux sont donc fermés, les professeurs et les élèves ne viennent pas à l'école jusqu'à ce que la pluie cesse, les hôpitaux sont fermés. On peut perdre ainsi des heures de travail pendant la saison des pluies.

            Le grand défi est que ces freins socio-culturels cessent d’être un handicap pour le progrès. Il faut donc voir comment on peut mieux s’organiser pour éviter les dépenses inutiles et mieux célébrer les différents événements qui surviennent dans la vie de tous les tchadiens; en même temps, il faudra accepter de travailler même quand il pleut. C’est à ce prix que le Tchad pourra rattraper son retard. Tout le monde pourra profiter si le Tchad remonte dans le classement de l’indice du développement humain.



mardi 12 septembre 2017

LU POUR VOUS/ZAMBIE – L’Eglise catholique contre la diffusion des « fêtes du sexe »

« L’Eglise catholique est préoccupée par la décadence morale qui a englouti des jeunes des deux sexes comme le démontrent le cas des jeunes impliqués dans des activités immorales telles que des orgies à base d’alcool et de sexe, à Lusaka et à Livingstone » affirme le Père Winfield Kunda, Directeur des Communications sociale de la Conférence épiscopale de Zambie (Zambia Conference of Catholic Bishops –ZCCB), dans une déclaration relative à la découverte, le 3 septembre dernier, d’une « fête du sexe » dans une habitation des environs de Lusaka à laquelle ont participé quelques 70 adolescents de 13 à 18 ans.
Il s’agit du dernier en date d’une série d’épisodes similaires intervenus récemment dans la capitale, Lusaka, et à Livingstone. « La diffusion de ces actes, si elle n’est pas complètement interrompue et bloquée, risque de faire exploser la situation. Elle laisse chacun de nous déconcertés sur le genre de famille que ces jeunes pourront bâtir à l’avenir et par conséquent sur ce que deviendra notre nation » continue le Père Kunda.
Outre le risque de grossesses pré matrimoniales, ce genre d’actes accroît la diffusion du virus du SIDA, souligne le porte-parole de la Conférence épiscopale.
« Les jeunes qui ont été surpris dans des activités sexuelles de groupe ne devraient pas être laissés seuls et devraient en revanche être conseillés sur les dangers de tels actes, les avertissant que l’avenir de la Zambie dépend d’eux. Les parents ne devraient pas chercher à les protéger à tout prix mais être prêts à laisser leurs enfants être guidés sur le juste chemin, en les aidant dans la formation morale de leurs enfants » conclut le Père Kunda. (L.M.) (Agence Fides 11/09/2017)



lundi 11 septembre 2017

Tchad: Initiés mâles et excisées, que faire? (par Pascal Djimoguinan)

            Le Tchad, tout comme la plupart des pays africains s’est engagé dans la lutte contre l’excision féminine. Après plus d’une décennie, le résultat est plutôt mitigé. Il semble que le moment est venu plus une réflexion plus systémique afin d’arriver à des stratégies plus adéquates.
            Le problème de l’excision au Tchad est jusque-là envisagé en lui-même, sans trop tenir compte qu’elle va côte à côte avec l’initiation traditionnelle masculine. De ce fait, lutter contre l’excision féminine et en même temps accorder plus de crédit à l’initiation masculine apparaît paradoxalement pour les femmes comme une autre sorte de machisme et de minimisation des femmes.
            L’argument principal utilisé pour convaincre les défenseurs de l’excision au Tchad n’est pas décisif. On se base généralement sur le fait que l’excision n’a été introduite que tardivement au sud du Tchad pour faire comprendre qu’elle n’est pas aussi traditionnelle qu’on voudrait le faire croire. Cet argument n’est pas persuasif car on pourrait dire la même chose de l’initiation traditionnelle masculine.
            Nous pourrions pour cela, reprendre L’hypothèse de Joseph Fortier (Histoire du pays Sara) lorsqu’il parle de l’implantation des tribus sara dans le sud du Tchad. Il s’appuie lui-même sur Gayo KOGONGAR :
« En suivant M. Gayo KOGONGAR (Histoire précoloniale des populations sara) nous distinguons deux groupes :
a) Les plus anciennement installés au Tchad sont les Ngambay du Logone, les Mbay et le Ngam du Moyen Chari. Or, il se trouve que ces trois ethnies ont en commun une initiation qui leur est propre, et des légendes d’origine (mythe de Sou, comme héros civilisateur) qui ont leur équivalent chez leurs voisins centrafricains (le Wanto des Gbaya et le Téré des Banda sont des prototypes de Sou.)
b) Les derniers arrivés : Goulay de Dobo qui ont migré vers l’ouest jusqu’à Donomanga et Mouroumgoulay, Mouroum de la région de Laï-Doba, clan royal de Bédaya, Kaba-Démé de Kyabé qui n’avaient pas d’initiation quand ils sont arrivés un peu avant 1800 ; ils ont tous « emprunté » une initiation aux voisins ; les Goulay et les Mouroum aux Toumak ; les Sar de Bédaya aux Ngam-Télé ; les Démé, aux Sar de Bédaya. Tous venaient du nord du Fitri ou du Guéra, pour échapper aux gens du Baguirmi ou du Ouadaï.
            Il se peut, sans que nous en ayons la preuve décisive, que Ngambay, Mbay ou Ngam soient arrivés au Tchad depuis le Bahr-el-Ghazal nilotique, en passant par le sud, c’est-à-dire par la Centrafrique. »
            Nous pouvons simplement souligner deux faits massifs. Parmi les plus anciennement installés et qui ont une initiation qui leur est propre, en gros, les Ngambay et les Mbay ne pratiquaient pas l’excision. Les derniers arrivés n’ont pas d’initiation à leur arrivée et les ont tous « empruntés.
            Ainsi, s’il faut lutter contre l’excision, ce n’est pas parce qu’elle a été empruntée.
            Il n’est pas adroit de valoriser l’initiation masculine d’une part et de lutter contre l’excision sans pour autant trouver quelque chose qui serait le pendant de l’initiation masculine. En pays sar, il existait une initiation féminine qui a été supplantée par l’excision. Il faudrait entreprendre des recherches dans ce domaine pour combler le vide que laisserait la pratique de l’excision. Ce vide est un véritable frein contre la lutte de l’excision.
            Un autre exemple se trouve chez les Mouroum. Les hommes pratiquent une initiation traditionnelle (le yondo comme chez les sar) alors que chez les femmes il n’y a pas d’excision mais une initiation traditionnelle. L’étude de cette pratique pourrait beaucoup aider à la disparition de l’excision.
            Pour le moment, ce qui fait la force de l’excision, c’est que si les hommes pratiquent le « yondo », les femmes peuvent se prévaloir de l’excision qui leur permet d’avoir leur propre rite.

            Pour finir, il faut continuer d’expliquer que l’excision, quel que soit sa forme est une mutilation génitale et que comme telle est une agression contre l’intégrité physique de la femme. La solution à ce problème ne viendra que d’un dialogue à tous les niveaux de la société. Il faut surtout éviter que la lutte contre l’excision apparaisse comme une agression. Cela ne fera qu’exacerber les antagonismes.


jeudi 7 septembre 2017

LU POUR VOUS/KENYA - Message de la Conférence épiscopale en faveur d’un nouveau scrutin présidentiel pacifique

« Nous demandons aux kenyans de soutenir l’indépendance, la dignité et l’intégrité de la Cour Suprême et des institutions constitutionnelles même lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec leurs décisions » affirment les Evêques du Kenya dans un Message dédié à la situation politique du pays et parvenu à Fides. Les Evêques louent la décision du cartel de l’opposition, la NASA (National Super Alliance), de recourir à la Cour Suprême comme cela est prévu par la Constitution, au lieu d’adresser des appels incendiaires à la population pour contester la victoire du Président sortant, Uhuru Kenyatta, sur son propre candidat, Raila Odinga. Le recours présenté par l’opposition qui contestait des irrégularités, a été accueilli par la Cour Suprême, ce qui a ainsi provoqué l’annulation des élections et la décision de faire organiser un nouveau scrutin dans un délai de 60 jours. La Commission électorale indépendante (IEBC) a pour sa part fixé au 17 octobre la date de la nouvelle élection.
La décision de la Cour Suprême a cependant suscité de fortes tensions ayant débouché sur des intimidations s’adressant à ses membres. « Nous demandons à ce qu’il soit mis fin à cette intimidation ouverte et aux menaces contre le système judiciaire et la Cour Suprême » indique le Message des Evêques. « Si tout individu peut critiquer n’importe quelle institution avec laquelle il n’est pas en accord, les attaques qui réduisent l’intégrité de la magistrature et de toute autre institution publique doivent cesser ».
Les Evêques se déclarent en outre « préoccupés suite aux menaces faites par la NASA de boycotter les nouvelles élections présidentielles ordonnées par la Cour Suprême dans le cas où son ultimatum ne serait pas respecté ». « D’autre part, nous avons vu les responsables du parti de Kenyatta servir de porte-parole à l’IEBC. De telles actions violent l’indépendance et l’autorité de la Commission » souligne le Message.
R. Odinga a demandé un remaniement de la composition de l’IEBC et une révision du système de votation électronique. Hier, 6 septembre, l’IEBC a annoncé l’introduction de nouveaux membres. Cependant, R. Odinga ne s’est pas encore prononcé sur cette évolution qui semble aller, au moins partiellement, dans le sens de ses requêtes.

Les Evêques se proposent enfin, « avec les autres membres du panel de médiation des responsables religieux du forum multisectoriel, de faciliter des négociations rapides à la demande de l’IEBC pour contribuer à la création d’un consensus et de la confiance en ce qui concerne les préparatifs, les procédures et les actions relatives au déroulement des nouvelles élections présidentielles ». (L.M.) (Agence Fides 07/09/2017)


mardi 5 septembre 2017

LU POUR VOUS/RCA - Précisions de la part de l’Archevêque de Bangui concernant les milices antibalakas

Nous désirons une Centrafrique unie dans laquelle chrétiens et musulmans vivent en paix. C’est ce qu’ont réaffirmé, dans un entretien accordé au périodique Afrique-Asie, S.Em. le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui, et l’imam Oumar Kobine Layama, plus importante autorité religieuse musulmane centrafricaine, qui, en compagnie du pasteur Nicolas Guérékoyamé Gbangou, composent la Plateforme des Confessions religieuses centrafricaines.
Dans un pays où 80% de la population chrétienne – répartie également entre catholiques et protestants – et 20% musulmane, « il était de notre devoir de mettre en valeur ce qui nous unit et non pas ce qui nous divise » a déclaré l’imam Oumar Kobine Layama. La présence de groupes armés se réclamant de la religion islamique – à savoir les anciens rebelles de la Seleka – ou de la religion chrétienne – les milices dites antibalakas – a des motivations politiques et liées à l’exploitation des ressources naturelles du pays. « Nous nous sommes toujours refusés de dire que les antibalakas étaient des chrétiens. Ce sont des assassins, un point c’est tout » a déclaré le Cardinal Nzapalainga. « C’est pourquoi nous avons créé la Plateforme des Confessions religieuses centrafricaines, afin d’affirmer l’unité de nos religions ».
Les deux représentants religieux soulignent qu’ils peuvent contribuer à désarmer les esprits mais que l’intervention de la communauté internationale est nécessaire pour assurer la sécurité, encore précaire.
Le Président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a convoqué les différentes factions centrafricaines pour discuter de la paix, à l’exception de deux, déplore l’imam Oumar Kobine Layama, à savoir « celle de François Bozizé et celle de Michel Djotodia – respectivement Président déposé par les rebelles de la Seleka et chef de ces derniers s’étant par la suite autoproclamé Chef de l’Etat NDR. Ces deux factions sont implantées dans les zones aurifères et agissent seulement en fonction de leurs intérêts économiques. Vous comprendrez donc que l’opposition religieuse est bien loin de cette histoire ». (L.M.) (Agence Fides 05/09/2017)


lundi 4 septembre 2017

LU POUR VOUS/NIGERIA - Enlèvement et meurtre d’un prêtre dans le sud du pays

Un prêtre nigérian, le Père Cyriacus Onunkwo, a été enlevé et tué dans l’Etat d’Imo, au sud du Nigeria.
Selon la police, à la fin de l’après-midi du 1er septembre, la voiture du Père Onunkwo aurait été bloquée dans les environs de la Banana Junction, à Amaifeke, par des hommes armés qui l’ont enlevé. Le prêtre, qui exerçait son ministère à Orlu, se rendait dans son village natal d’Osina pour y participer aux obsèques de son père, mort le 28 août.
Le corps du prêtre a été retrouvé le 2 septembre dans les environs du village d’Omuma. La police affirme qu’il ne présente ni blessures d’arme à feu ni blessures d’arme blanche et présume que le Père Onunkwo a été étranglé.

« Nous travaillons sur tous les indices recueillis. Pour l’heure, il s’agit clairement d’un cas d’enlèvement et d’homicide. Si cela avait été un simple enlèvement, les ravisseurs auraient appelé les membres de la famille de la victime et auraient demandé une rançon » affirme la police. (L.M.) (Agence Fides 04/09/2017)