samedi 2 décembre 2023

Ngarindo Milengar, HISTOIRE ET CULTURE DU PEUPLE MONGO, par Pascal Djimoguinan

 Que peut-on connaître du peuple Mongo ? Cet ouvrage est un prolégomène à toute étude du peuple mongo. L’auteur vient ici combler un vide. Il y a très peu d’écrits sur ce peuple et sur sa langue. L’auteur qui est maintenant à la retraite part donc de la tradition orale et des écrits des premiers administrateurs coloniaux du pays pour son étude. Lui-même, ancien de l’ENA, est familier de ce genre de littérature.

Lui-même étant un natif de ce peuple, Ngarindo fait une étude holistique des Mongos. Rien n’échappe à sa perspicacité. Il traite donc de l’histoire, de la tradition, de la culture, de la religion, de la politique, de l’art, de l’environnement, de la langue.

Toute étude du peuple Mongo devrait désormais partir de ce livre pour apporter des compléments, confirmer ou infirmer certaines données. Par-delà ses apports sur la tradition et sur l’histoire, ce livre de qualité sera utile à ceux qui font des études de sociologie et d’anthropologie culturel

P. Pascal Djimoguinan     






lundi 18 septembre 2023

Funérailles sauvages ou évoluées ? (par Pascal Djimoguinan)

 Lorsque la galère aura décimé toute la terre, si elle en est capable, les derniers survivants seront ceux qui auront de l’humour, c’est-à-dire, c’est qui seront capables de rire de leurs propres misères et d’en faire des pamphlets.

J’ai ouïe dire qu’il y avait non loin de Doba, pardonnez-moi le peu que je puisse offrir, une famille assez snob, aux débuts des indépendances, qui tendait à s’occidentaliser pour les besoins de la cause.

Un jour, pour son plus grand malheur, le paternel passa l’arme à gauche. Il fallait organiser des funérailles dignes du patriarche, sans se donner en spectacle grossier comme le font les autres, attardés qui pleurent encore leurs morts comme dans l’antiquité. La famille décide donc que les lamentations pour l’auguste disparu se feraient en français. Il y avait donc la veuve, les enfants et l’oncle qui, de sont état, était un ancien combattant de l’armée française. Nous avons donc pris soin de transcrire les lamentations de la famille évoluée, par les porter à la postérité.

ENFANTS : Papa, laissé souffrir, hum, laissé souffrir, papa laissé souffrir.

Veuve : Mon mari est mort, qui va garder les enfants, fants, fants, fants,

ONCLE : Depuis que je suis dans l’armée je ne mort pas. Ngo kon man ke si Lamy si mort, mort, mort.

Tout ces pleurs alternés donnent une symphonie digne de Beethoven ou de Mozart, ce qui occidentalisait à souhait les funérailles du vénérable père passé à trépas.

Nous autres pauvres sauvages attardés, préforons encore organiser nos funérailles avec des tam-tams et des balafons et des chants dans les langues locales.



vendredi 18 août 2023

TCHAD Quel avenir faut-il espérer aujourd’hui ? (par Pascal Djimoguinan)

 Il est difficile aujourd’hui de prévoir l’avenir politique du Tchad pour demain. Les cartes sont tellement brouillées sur le plan mondial qu’il est bien difficile de d’émettre des hypothèses crédibles pour demain. Berlin 1885 semble être remis en cause. La campagne antifrançaise bas son plein.

Aujourd’hui, les propagandes des russes sur les réseaux sociaux a atteint un niveau jamais atteint auparavant. Il est difficile de discerner le vrai du faux ; quand on joint à cela la culture des faits alternatifs développée par l’ancien président américain Donald Trump, il faut reconnaître que tout circule maintenant de la toile et l’esprit critique est en train de connaitre un moment bien difficile.

En Afrique, petit à petit, il devient banal que l’on puisse se maintenir au pouvoir par la force. La démocratie semble perdre de sa superbe.

Tout devient alors négociable. Qu’importe la façon dont on parvient au pouvoir. Les organisations sous régionales sont en train de perdre leur légitimité aux yeux des populations ; elles sont taxées de dépendance par rapport à la France et des occidentaux.

La Russie, par l’intermédiaire du groupe paramilitaire Wagner apparait comme « Zorro », au service des pays pauvres, les défendant contre l’ogre occidental.

C’est sous ce tableau qu’il faut désormais lire la situation politique au Tchad.

La France ne voudra pas perdre le Tchad ; elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir les régimes qui lui seront fidèles.

Le pouvoir actuel est en train de se légitimer par le temps et les pressions de toutes sortes. N’ayant pas de légitimité de droit, il l’obtient de fait. Utilisant la technique du nivèlement par le bas, il a réussi à effacer toutes les oppositions et est en mesure de distribuer des miettes du gâteau national à qui il veut.

C’est dans ces situations qu’il est en train de préparer les élections qu’il ne perdra pas puisqu’il a tous les rouages entre les mains.

La répression du 20 octobre 2022 a servi de modèle pour mettre en place un procédé pour éliminer toute opposition qui monterait en force. Le dialogue inclusif ayant provoqué des contestations, la répression a permis de reprendre main. Désormais, chaque fois qu’il y aura une forte contestation, il y aura une forte répression suivie d’une offre de dialogue et de réconciliation.

Pour renforcer le pouvoir du chef de l’Etat, il y a eu un subtil déplacement des choses. On est passé du domaine juridique au domaine religieux, puisque plus porteur. Le chef de l’Etat ne parle pas d’amnistie, mais de pardon. Qui oserait contester Dieu  le Père ?

Que pourra proposer le président Etienne Tshisékedi en tant que médiateur ? Il ne fera que jouer son rôle de faux-semblant, en attendant que le président du Tchad ne lui revoie l’ascenseur, le moment venu.

Nous assistons à un véritable jeu de dupes. Il n’y aura pas d’alternances politiques dans ces conditions. Le partage de l’Afrique peut continuer jusqu’à ce qu’il y ait de nouveau une stabilité. Ce sera peut-être lorsque le conflit entre la Russie et l’Ukraine prenne fin.

Afrique, pauvre Afrique. Faudra-t-il attendre comme une grâce, le passage du joug français au joug russe ou vice-versa ? La démagogie est de rrigueur.

vendredi 28 juillet 2023

AFRIQUE/ Un nouveau jeu très passionnant (par Pascal Djimoguinan)

 Je propose un nouveau jeu. Il ne s’agit pas de monopoly, ni de jeux vidéo ; il s’agit d’un jeu très passionnant et instructif.

Pour jouer, il vous suffit d’avoir une carte d’Afrique et des petits casques militaires.

Une fois installé devant votre table, déployez votre carte d’Afrique. Les régions qui nous intéressent sont l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. Sur chaque pays dirigé par un régime militaire issu d’un coup d’Etat, posez un casque militaire. Voyez comment vous remplissez votre carte. Vous aurez gagné lorsque vous aurez réussi à remplir toutes les cases.

Faites un effort, vous n’êtes pas loin de la fin. Pour vous aider, nous vous conseillons de poser un casque sur chaque pays en transition. Le compte est bon ? Combien de pays vous manquent-ils pour gagner votre jeu ?

Le résultat est effrayant n’est-ce pas ? Il s’agit d’une transition permanente puisque l’idéologie a réussi à convaincre les civils que seuls les militaires sont capables de gouverner. Et les civils mordent à l’hameçon, par idéologie ou par intérêt.

Quel est l’avenir de ces pays ? Même une boule de cristal ne pourra aider à deviner ce que sera demain. Attendons que toutes les cases soient remplies et nous verrons plus clair.

Les Cassandres n’ont pas le vent en poupe en ce moment. Laissons le cheval de Troie s’installer dans le domaine de la démocratie. Les bruits de bottes finiront bien par réveiller quelques personnes.

Afrique, pauvre Afrique ! Afrique des démissions, Afrique de la parole magique, Afrique des laissés pour compte.





samedi 10 juin 2023

LU POUR VOUS/ TCHAD Pourquoi le conflit au Soudan risque de déstabiliser aussi le Tchad (par Pascal Djimoguinan)

  L'affrontement entre les factions militaires au Soudan a de graves conséquences humanitaires pour les Etats voisins comme le Tchad et la République Centrafricaine, pays qui ont accueilli jusqu'à présent respectivement 100.000 et 10.000 réfugiés soudanais.

"Je voudrais saluer l'extraordinaire générosité et la solidarité dont ont fait preuve les deux pays", a déclaré Abdou Abarry, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef du bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale, qui estime que le Tchad a besoin d'environ 130 millions de dollars pour accueillir les 100 000 réfugiés soudanais au cours des six prochains mois. Laura Lo Castro, représentante du UNHCR au Tchad, estime que "jusqu'à 200 000 personnes supplémentaires" pourraient être contraintes de "fuir vers le Tchad au cours des trois prochains mois".

Lors d'une récente visite dans les zones frontalières avec le Soudan, le ministre tchadien de l'Administration du territoire, Limane Mahamat, a rencontré les gouverneurs des trois provinces, celles du Ouaddaï, du Sila et du Wadi-Fira, qui accueillent des réfugiés soudanais.
Les trois gouverneurs ont recommandé la relocalisation rapide des réfugiés des régions frontalières, un soutien accru aux communautés locales et le renforcement des infrastructures de santé et d'éducation de base.

Malgré ses richesses pétrolières, le Tchad est l'un des pays les plus pauvres du monde. Le Tchad et le Soudan partagent une frontière commune de 1 400 kilomètres. Ils partagent également les mêmes groupes ethniques qui vivent de part et d'autre de leurs frontières. Dans un passé récent, les relations entre le Tchad et le Soudan ont été caractérisées par des conflits, des guerres par procuration et des accords de paix fragiles.

La région soudanaise du Darfour joue un rôle crucial. À différentes époques, le Darfour a servi de refuge à des groupes rebelles des deux pays. Mohammed Hamdan Daglo (ou Dagalo), connu sous le nom de "Hemetti", chef des Forces de soutien rapide (FSR), qui se battent avec l'armée régulière soudanaise, est bien connecté aux factions politiques et militaires tchadiennes. Il est d'origine arabe tchadienne et a son fief dans la région du Darfour. Son clan familial vit des deux côtés de la frontière.

Le cousin de Hemetti, le général Bichara Issa Djadalla, est le chef d'état-major personnel de Mahamat Déby. La victoire ou la défaite de "Hemetti" au Soudan pourrait représenter un risque majeur pour le président de transition Déby au Tchad. En cas de victoire, les Arabes tchadiens pourraient se sentir encouragés à essayer de prendre le pouvoir au Tchad également. (LM) (Agence Fides 10/6/2023)



mardi 30 mai 2023

LU POUR VOUS/TCHAD- La CET: "Plus de sang et de larmes pour les Tchadiens" (par Pascal Djimoguinan)

 " Le sang et les larmes des Tchadiens ont assez coulé et doivent cesser ", préviennent les évêques du Tchad dans un mémorandum adressé au Président de la Transition, chef de l'Etat par intérim, Mahamat Idriss Déby.

La Conférence épiscopale tchadienne (CET) demande au gouvernement de se pencher sur les problèmes qui affectent la population tels que la propagation de l'insécurité, la pénurie de produits de première nécessité et la composition de la Commission nationale chargée d'organiser le référendum constitutionnel (Conerec).
Selon les évêques, il est difficile de croire que les tueries et les pénuries de produits de première nécessité au Tchad sont contingentes et accidentelles. "Ces situations, qu'elles soient créées volontairement ou par ignorance, nous interpellent tous, mais en premier lieu les gouvernants qui se sont donnés pour seul objectif d'assurer la sécurité et le bien-être de leur peuple", affirment-ils.

"La liste des conflits sanglants et des victimes de la violence est longue et macabre, souligne la Conférence épiscopale tchadienne : au Salamat, au Moyen Chari, dans les deux Logones, au Mayo Kebbi Est et Ouest, à l'Est comme à l'Ouest du pays et au centre du Guéra, c'est la même désolation et la liste n'est pas exhaustive. La semaine dernière, des dizaines de personnes ont perdu la vie dans des affrontements entre éleveurs et bergers à Bahr Sara, à 600 km au sud-est de N'Djamena, la capitale du pays. Parmi les graves pénuries de produits de première nécessité, il y a celles de carburant, un paradoxe - souligne le mémorandum - pour un pays exportateur de pétrole.

"Le gouvernement doit agir en toute impartialité et au nom de la loi, s'il ne veut pas être accusé d'en être l'auteur et d'utiliser la terreur comme moyen de gouverner, de maintenir ou de préserver le pouvoir", affirme le document, faisant référence à la violente répression, le 20 octobre 2022, des manifestations appelées à protester contre le maintien au pouvoir pour deux années supplémentaires du président de la transition Mahamat Déby.

Le 24 mai, ce dernier a gracié 67 personnes condamnées pour avoir participé à la manifestation du 20 octobre, et 11 autres pour un "coup" déjoué en décembre, selon les autorités de N'Djamena.

Après la mort de son père, Idriss Déby, le 20 avril 2021, Mahamat Déby avait pris le pouvoir, suspendu la Constitution et s'était placé à la tête d'un Conseil de transition. Mahamat Déby a immédiatement promis de rendre le pouvoir aux civils par le biais d'élections après une période de transition de 18 mois. Mais à la fin de son mandat, il avait prolongé son mandat de deux ans sur recommandation d'un dialogue de réconciliation nationale boycotté par la quasi-majorité de l'opposition civile (et auquel la Conférence épiscopale a également décidé de ne pas participer, et par les principaux mouvements armés rebelles.

Rappelons enfin que le Tchad subit les effets de la guerre entre les factions militaires du Soudan, d'où continuent d'arriver des personnes fuyant la violence. (LM) (Agence Fides 30/5/2023)




lundi 22 mai 2023

U POUR VOUS/ Tchad/ Les massacres au Sud du Tchad

 " Nous demandons l'arrêt immédiat des massacres et une plus grande sécurité pour les populations de tout le pays ", affirme l'Union des mouvements et associations laïcs catholiques du Tchad (Umalect, qui regroupe 11 organisations) dans une déclaration à la Conférence épiscopale tchadienne, à l'issue d'une session plénière tenue le 18 mai, au cours de laquelle ont été évoqués les récents massacres dans le Logon oriental, dans le sud du pays.

La dernière en date a eu lieu le 17 mars dans le village de Makate, canton d'Andoum, sous-préfecture de Laramanye, avec un bilan provisoire de 11 morts et 10 blessés. Le 8 mai, 17 personnes, dont un nourrisson, ont été tuées et plusieurs blessées lors de l'assaut d'un village dans la sous-préfecture de Beka.
En soutien aux victimes des massacres dans la province du Logone oriental, un moment de prière a été organisé hier, 19 mai, dans la paroisse Isidore Bakanja de Walia Goré, dans le 9ème arrondissement de N'Djamena,

Les massacres sont généralement décrits comme le résultat d'affrontements entre éleveurs et agriculteurs, mais selon Umalect, ces conflits sont très rares. "Nous sommes en présence d'une instrumentalisation des conflits locaux pour permettre aux étrangers de dominer les autochtones", a indiqué le porte-parole de l'Umalect, Saturnin Kouma Kossi, qui se demande "d'où viennent les armes de guerre régulièrement utilisées par les éleveurs lors des massacres alors que la dernière opération de désarmement remonte à quelques mois?

Le 16 mai, le gouvernement tchadien a annoncé l'assassinat d'une "douzaine de bandits" (qui seraient responsables de certains assauts dans le Logon oriental) en République centrafricaine, lors d'une opération conjointe des armées tchadienne et centrafricaine. Il s'agit d'un développement inattendu étant donné que le Tchad et la République centrafricaine s'accusent mutuellement d'accueillir et de soutenir les mouvements de leurs rébellions respectives à leurs frontières. (LM) (Agence Fides 20/5/2023)





jeudi 11 mai 2023

TCHAD : LE GENOCIDE (par Pascal Djimoguinan)

 « Un mal qui répand la terreur,

Mal que le ciel en sa fureur,

Inventa pour punir les crimes de la terre,

[Le génocide] (puisqu’il faut l’appeler par son nom

Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,

Faisait aux [hommes] la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés

Oui j’accuse

J’accuse pour ce génocide qui se perpétue en plein air au Tchad

Dans le Sud du Tchad un génocide a lieu,

Dans l’indifférence générale.

J’accuse les autorités du pays de se rendre complice du mal !

J’accuse

Et j’ai la nausée devant toutes ces images

Qui montrent des hommes et des femmes qui sont moins que rien

Des hommes et des femmes qu’on tue par jeu

Pour assouvir une politique de planification ethnique et religieuse.

Le bateau chavire mais personne ne fais rien.

C’est la ronde sans fin, ce génocide.

Il est à Goré et dans les environs, après le passage des soldats français

Qui semble-t-il sont passer sécuriser la zone.

Silence, on tue proprement, c’est-à-dire on massacre

Et personne ne doit en parler.

J’accuse cette politique officielle de nettoyage ethnique.




mercredi 26 avril 2023

Láwkúrā lē, láẃdum̄tar lē (par Pascal Djimoguinan)

Láwkúrā lē, láẃdum̄tar lē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

Ń-tɔ̄r kɔ̄ré mbád mbá d’ár məmdéjē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

Dḭ́y̰ā̰ mané ɓá d-árūm̄, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

 

Láwkúrā lē, láẃdum̄tar lē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

D-áẃ gə́l kāgə̄ mbagə̄ də́, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

M-o mpana d-áẃ mbā rā tar le dəwjē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

Láwkúrā lē, láẃdum̄tar lē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

D-áẃ Katār mbā rā bayila ɓo, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

D-áẃ ’ndole dəw̄ mbā kwa dɔdé lo láẃ də́, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

 

Láwkúrā lē, láẃdum̄tar lē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

D-áẃ katār ndole dəw gə́ a kwa dɔdé lo taā na̰ā̰ də́, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

D-áẃ katār ta gə́ lədé də́, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

 

Láwkúrā lē, láẃdum̄tar lē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

Ń-tɔ̄r kɔ̄ré mbád mbá d’ár məmdéjē, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄

Dḭ́y̰ā̰ mané ɓá d-árūm̄, Manē ɓá m-ā ka̰y̰ḭ̄ 





mercredi 19 avril 2023

Tchad/Monts Lam : Y a-t-il un pilote dans l’avion ? (Par Pascal Djimoguinan)

 Lorsqu’un Etat est incapable de défendre ses citoyens ou une partie de ceux-ci, il est défaillant ; quand par son silence et par ses hésitations, il encourage la répression d’une partie de ses citoyens, il est complice. Lorsque cela se répète indéfiniment, l’Etat n’existe pas et ceux qui le représentent sont incompétents.

Aujourd’hui, je suis Monts de Lam




lundi 17 avril 2023

Qui se rappelle encore le Soudan… (par Pascal Djimoguinan)

 Qui se rappelle encore ? Ne me traitez pas d’esprit chagrin car l’histoire bégaie mais ne se répète jamais.

Qui se rappelle la Charte fondamentale au Tchad ? Mon propos n’est point rancunier pas ce n’est qu’un juste rappel des fait.

Qui se rappelle les transactions qui ont mené, il y a quelques quarante-cinq ans, à la Charte Fondamentale qui venait clore les négociations entre le Conseil Supérieur Militaire (CSM) d’un côté, et le Conseil de Commandement des Forces Armées du Nord (CCFAN) de l’autre ?

Pour parrainer les accords, le Soudan était là. C’était alors le Soudan de Gaafar Mohammed an-Nimeiry (1930 - +2009). Le Soudan était chargé de parrainer l’accord et d’assurer son respect par les signataires.

Avec la Charte fondamental, le président du CSM était le chef de l’Etat tandis que le président du CCFAN devenait Premier ministre du Tchad.

L’accord de Khartoum fera long feu. Les deux partis ne vont pas s’entendre et ce sera le début de la guerre de 1979. Curieusement, le Soudan va disparaitre de la scène ; il n’assurera jamais son rôle d’arbitre.

Aujourd’hui, au Soudan se joue le même scénario avec deux factions qui s’affronte. On a peur qu’il y ait une répétition de ce qui s’est passé au Tchad en 1979 avec un éclatement de toutes les structures de l’Etat, un affrontement armé qui finira par mettre sur la scène onze (11) tendances politico-militaires.

En attendant, nous croisons les doigts et attendons qu’un arbitre soit capable d’arrêter la violence qui se propage au Soudan…

Ainsi tourne le monde !




mardi 4 avril 2023

Et si l'on pensait le Tchad autrement (par Pascal Djimoguinan)

Le Tchad est devenu une véritable image d’Epinal, réceptacle de lieux communs où s’affrontent de manière permanente le Sud et le Nord. N’est-il pas temps de commencer de penser autrement ?

Il est courant que lorsque deux tchadiens se rencontrent, ils mettent tous leurs sens en éveil pour localiser leur origine. Tout est mis en contribution pour cela : Les noms, l’habillement, le comportement, la manière de raisonner. On cherche des indices pour pouvoir dire si l’autre vient du même terroir ou s’il est de l’autre côté.

Une fois que chacun a réussi à identifier le lieu d’origine, cela déterminera toute la relation entre les deux.

Cette façon d’agir est tellement ancrée chez les tchadiens que leurs schèmes mentaux fonctionnent avec cela.

N’est-il pas temps de dire ensemble non à ces habitudes qui empêche de construire une nation ? Cela ne sert à rien de passer le temps à vouloir rejeter la faute sur les autres.

Comme tchadiens, nous avons un passé qui fait partie de notre histoire et que nous devons assumer. Mais nous ne pouvons pas continuer de parler, d’agir, bref de nous comporter comme des antagonistes en parlant toujours d’eux et de nous. Nous devons apprendre à parler de « nous ».

La route qu’il faudra désormais prendre ensemble à pour nom le « désarmement moral ». Nous avons passé du temps à nous surarmer, à créer des tendances politico-militaires. Il est temps de créer en nous une nouvelle mentalité, une nouvelle façon de penser.

Le désarmement moral dans lequel nous devons nous engager demande de nous bien de sacrifices.

Le modèle que nous devons adopter est celui de l’enfant qui apprend à marcher. Au début, il trébuche, il tombe, mais cela ne l’empêche pas de continuer jusqu’à ce qu’il sache marcher.

Il en sera de même pour le désarmement moral. Les préjugés ne disparaitront pas du jour au lendemain ; il y aura encore des impaires. Il y aura également des gens qui chercheront à saboter cette entente cordiale car cela va contre leurs intérêts égoïstes. Mais nous avons la foi que le Tchad est possible. Oui, le Tchad est possible. Il nous suffit d’oser !

Oui, le Tchad est possible !







jeudi 16 mars 2023

Poussières Sahélienne et Saharienne et leurs impacts environnementaux, climatiques et sanitaires (par N’datchoh E. TOURE)

           (Docteur Evelyne N'datchoh TOURE est une enseignante chercheuse au Laboratoire des Sciences de la Matière de l'Environnement et de l'Energie Solaire (LASMES) de UFR SSMT de l'Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan.)

             La poussière définie comme particules très fines provenant de la terre ou de matériaux divers à la suite de chocs ou de déflagrations est un élément de notre quotidien. Elle se dépose très souvent sur diverses surfaces dans notre environnement quotidien. Le plus souvent, dans nos maisons et lieux de travail, nous la combattons par un nettoyage des surfaces et objets où elle se dépose.

Cette poussière, du point de vue scientifique, fait partie de la grande famille des aérosols qui sont définis comme de fines particules à l'état solide ou liquide en suspension dans l’air.

De façon générale en météorologie et science du climat, les aérosols ont une importance capitale puisqu’ils interagissent avec le système radiatif terrestre (énergie provenant du soleil reçue et perdue par le système climatique terrestre, au travers de ces composante que sont l'atmosphère, le sol et les océans) dont ils modifient le bilan de par leur capacité d’absorption ou de diffusion du rayonnement solaire (effet direct). Ils sont essentiels à la formation de nuages et sans leur présence dans l'atmosphère, il serait difficile voire impossible de former des nuages (ils servent de noyaux de condensation à la vapeur d’eau). 

Le Sahel et le Sahara sont reconnus comme la source la plus importante d'émission de poussières dans le monde. Les tempêtes de poussière qui sont des phénomènes météorologiques surviennent, le plus souvent en présence de vents forts, soulèvent dans l'atmosphère de grandes quantités de sable et de poussière sur des sols nus et secs où il existe de la matière mobilisable. Ces particules de poussières une fois dans l'atmosphère ont des impacts sur l’environnement, le climat, la santé humaine et de nombreuses conséquences socio-économiques. 

Une fois ces poussières du Sahel et Sahara sont émises dans l'atmosphère, elles peuvent parcourir de longues distances en fonctions des conditions météorologiques et sous l’action des vents et ainsi parvenir par exemple sur les côtes du Golf de Guinée en Afrique de l’ouest (principalement via le vent de l’harmattan), traverser l'océan Atlantique et parvenir jusqu’au bassin de l’Amazonie ou encore parvenir sur le continent Européen et même le moyen orient.

 

Au plan environnemental, les poussières sahélienne et saharienne sont une source de nutriments pour les écosystèmes marins et la forêt amazonienne par exemple. En réduisant la visibilité (surtout au cours d'épisode intense de tempête de poussières), les poussières sont gênantes pour le transport terrestre (obstruction des voies) et aérien (retard de vols, déroutement de vols, endommagement des avions).

 

Concernant l’aspect climatique, ces poussières du Sahel et Sahara absorbent et diffusent le rayonnement solaire et modifient le climat à diverses échelles locale et régionale. Par exemple, les poussières sahariennes et sahéliennes interagissent avec le système de mousson d'Afrique de l'Ouest, où elles contribuent à l'affaiblissement du déploiement du vent de mousson sur le continent occasionnant un assèchement dans les zones Sahéliennes (mauvaise qualité de la saison pluvieuse) tout en refroidissant les températures.

 

Au plan sanitaire, les poussières sahélienne et saharienne contribuent à la transmission de maladie telle que la méningite à méningocoques est une infection bactérienne des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Par ailleurs, dépendant de la taille des particules constituant les poussières, elles sont une menace pour la santé humaine. En effet, les particules dont la taille est supérieure à 10 μm (1μm=10-6 m) affectent le plus souvent les organes externes tels que la peau et les yeux (irritation de la peau et conjonctivite pouvant aboutir à des infections oculaires), car elles ne sont pas inhalables. Les particules inhalables sont celles dont la taille est inférieure à 10 μm. Elles sont souvent subdivisées en deux catégories (PM10 et PM2.5, PM signifiant Particulate Matter). Les PM10 se déposent le plus souvent dans le nez, la bouche et les voies respiratoires supérieures et peuvent causer des affections respiratoires (pneumonie, asthme, rhinite allergique, …). Quant aux PM2.5 (taille inférieure à 2.5 μm), elles sont susceptibles de s’infiltrer dans les voies respiratoires inférieures et le sang, atteindre ainsi plusieurs organes et engendrer des troubles cardiovasculaires. 

Le plus souvent la présence de végétation, sur les sols nus atténue l'érosion de sols et constitue une barrière au soulèvement des poussières. Ainsi, le projet de la grande muraille verte, s'il se réalisait, contribuerait à atténuer la mobilisation des poussières dans le Sahel.




vendredi 10 mars 2023

Ode à Olga (par Pascal Djimoguinan)

 

Tu me parlais d’android,

Et c’était dans un sourire vite effacé

Si bien qu’on ne saurait se situer

Si c’était une blague ou un rappel

Et le vent a porté tout cela dans le souvenir

 

 Android, est-ce une nouvelle race de fleurs

Me parlais-tu de botanique ?

Faut-il le ranger entre les roses

Comme il y a des roses de toutes les couleurs

Faudrait-il parler de rose violette, couleur de la mort ?

 

Tu me parlais d’android,

S’agit-il d’une fleur mutante ?

Mais les mutants, notre monde en a peur

Pensais-tu à te muter,

Je ne savais pas que tu parlais de ton départ…

 

Tu as parlé d’android pour communiquer

Mais peux-tu encore communiquer de là où tu es ?

Peux-tu encore faire rire comme tu savais le faire ?

Que reste-t-il de ton rire si familier

Que pouvons nous encore retenir de toi ?

 

Tu es partie sans attendre

Sans même dire adieu

Tu t’es éclipsée, est-ce le propre des astres ?

Oui, tu étais notre astre, partie trop tôt

Sur des chemins sans retour.

Olga, faut-il te chanter une ode ?

Mes vers pourraient-ils encore t’atteindre 

Mieux que ne pourraient le faire mes larmes,

Mieux que ne le feraient nos téléphonies

Sans cesse inutiles parce que hors-réseaux ?

 

Ton verbe s’est tu et ton silence est de marbre

Tu vas aménager à Toukra

Et désormais, pour te visiter, il faut un pèlerinage.

Me voici, devant toi, sans android

Mais sur ta tombe je pose un bouquet de fleurs, présent de mon cœur

 

Petite Olga, dors en paix.





dimanche 12 février 2023

TCHAD/Le 12 février 1979, ce jour où tout a basculé (par Pascal Djimoguinan)

 Ce jour-là, il y a 44 ans, les portes de l’enfer s’étaient ouvertes…

Chaque tchadien, de l’endroit où il se trouvait, a sa propre expérience. Ce jour-là, nous tchadiens, n’avons pas réussi à faire une nation ; nous nous sommes amusés à la détruire. Le ver de la division nous a rongés et nous l’avons laissé nous dévorer. Nous avons pensé le Tchad en termes de nordistes et de sudistes, et ce venin qui a été distillé dans nos corps, prend du temps pour faire le plus de ravage possible. Il nous est pratiquement impossible de penser sans croire que sudiste ou nordiste fait partie de notre être propre.

Je me rappelle encore ce jour du 12 février 1979 comme si c’était hier…

Je me rappelle les informations de 20h le 11 février. Il y avait a N’Djamena un climat de grève. Au journal, le Chef d’Etat, le général Félix Malloum Ngakoutou Ngon Béndi, s’était adressé à la nation et son discours finissait par ces mots : « Notre silence n’est pas un signe de faiblesse ».

Ces mots ont été différemment interprétés par les tchadiens ; pour les pros, c’était un encouragement ; pour les cons, c’était des menaces.

Le lendemain, le 12 février, il y avait deux Tchad qui se regardaient en chiens de faïences. La plupart des tchadiens originaires du Nord étaient pour la grève, ceux du Sud, pour aller au Travail. C’est ainsi que je me suis retrouvé à l’école, ce lundi matin. J’étais au Collège numéro 1 à Klémat.

Tout avait commencé au Lycée Felix Eboué, mais nous, du CEG 1, nous avions commencé les cours avec les salles de classes à demi vides. Nous condisciples du Nord, respectant le mot d’ordre de grève, était restés dehors. Tout a changé quand ils sont venus pour reprendre leurs fournitures scolaires qu’ils avaient laissées en classe. C’est ainsi que nous avons appris qu’il y avait des tirs au Lycée Eboué. Nous sommes tous sortis et au lieu de rentrer précipitamment, nous sommes restés pour regarder la gendarmerie qui n’était séparée du collège que par la rue. Les gendarmes étaient en train de s’armer de d’organiser la défense de leur camp. Pour nous, c’était un jeu. Ils nous faisaient de grands gestes pour nous demander de nous éloigner.

Finalement, chacun de nous a décidé de rentrer. C’est alors que petit à petit, la gravité de la situation nous est apparue. Les rues étaient désertes. Sur notre route, les concessions étaient barricadées, fermées.

Quelque temps après, alors que nous étions rentrés, nous voyions des hélicoptères dans le ciel qui tiraient sur des positions que nous ne pouvions voir. Dans l’après-midi, du côté du quartier Sabangali, nous voyons dans le ciel, des avions (AD 4) qui pilonnaient la résidence du Premier ministre Hissene Habré.

Nous avons alors pris conscience que la situation était grave, mais pour nous, ce ne sera que l’affaire d’un jour ou deux. Nous ne nous sommes pas rendus compte que c’était la fin d’un monde et que cela allait prendre des années. C’était la fin du Tchad sorti des indépendances.



lundi 6 février 2023

SPLEEN (par Charles BAUDELAIRE)

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

 

Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l'Espérance, comme une chauve-souris,

S'en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;


Quand la pluie étalant ses immenses traînées

D'une vaste prison imite les barreaux,

Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

 

Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

 

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


samedi 4 février 2023

Elle est partie... Angéline (par Pascal Djimoguinan)

 Elle est partie…

Ma reine s’en est allée, sur la pointe des pieds

Faudrait-il dire un mot

Mais les mots ont-ils un sens quand ma reine est partie ?

Une ombre qui passe, une image qui s’efface

Mais un cœur gros comme ça.

Je t’appelais Nonrom, du nom de ta maman

Et dont le sens est « Je me lamente ».

T’attends-tu à ce que je me lamente ?

Non ! Je ne me lamente pas, je ne pleure pas…

J’assiste à tes noces avec la grande faucheuse

Et tes filles d’honneur jettent des fleurs fades

Quelques chrysanthèmes semés le long du chemin.

Elle s’en est allée, ma reine,

A 17h, à l’heure où décline le soleil,

Mais le temps s’est arrêté…

Mon cœur devrait-il décliner ?

Non, Angéline ! Je me tiens debout

Tu ne verras aucune larme dans mes yeux de yaya

Non, je ne pleure pas, vois-tu ?

Tu sais, Data, Je me rappelle encore quand tu étais bébé

Je te vois dans les bras de Catherine,

Et Gaston debout, en train de sourire.

Et maintenant on doit te coucher dans ton lit nuptial

Tu n’as plus aucun regard pour nous !

Pourtant ton sourire ne saurait s’effacer.

Va, dépêche-toi, je ne te retiens pas

Le temps s’écoule, va !

Repose en paix !

Mais faudrait-il que je te dise que je t’aime ?

 

Dans la ville où tu t’en vas,

Nul n’a plus de cœur de pierre.

Les eaux qui t’ont sauvée

T’emportent vers le Père.

Nous te disons à Dieu

Mais c’est à notre Dieu

Qui nous a tant aimés.