A
l’issue du sommet du cinquantenaire de l’UA à Addis-Abeba, les dirigeants
africains ont annoncé la création prochaine d’une force de réaction rapide. Le
syndrome malien a fait prendre conscience d’un manque mais pouvons-nous dire
que la solution préconisée est une panacée ?
Les
chefs d’Etat ont voulu, pour suppléer à la décision de créer une force armée
qui durait depuis des années sans être suivie de fait, créer une force de réaction rapide qui pourrait être
opérationnelle immédiatement, et cela, grâce aux contributions immédiates de
l’Afrique du Sud, de l’Ouganda et de l’Ethiopie.
Les
tergiversons de l’Afrique de l’Ouest et l’intervention de la France au Mali (au
risque de faire de ce pays une espèce de protectorat de la France) ont
chatouillé les dirigeant africains dans leur amour propre et il voudrait éviter
de se retrouver dans une pareille situation une autre fois.
La
question essentielle qu’il faut se poser est de savoir si la solution ne peut
être que militaire. Est-ce qu’en créant une armée africaine bien entraînée on
éviterait du coup qu’il y ait des rebellions en Afrique ? Ne faudrait-il
pas s’interroger sur les causes des troubles qui secouent l’Afrique ?
C’est
une bonne chose d’arriver à créer une armée africaine mais il faudrait éviter
qu’elle devienne une force aux services des pouvoirs despotiques. Les chefs
d’Etat doivent prendre conscience d’une chose : le fusil a tendance de
remplacer le cerveau de ceux qui l’utilisent. Il faut éviter de créer une armée
au service de l’oppression. Nous ne voulons pas une armée africaine à l’image
des armées nationales africaines.
En
même temps que cette armée se crée, il faudra que se mette en place un
mécanisme pour la liberté en Afrique. Il faudrait développer la société civile,
encourager le journalisme, surtout au niveau de la presse privée, développer
internet sur tout le continent.
L’Afrique
de demain, pour être authentique, devra être une Afrique qui redécouvre les
vertus de la prise de parole libre, notamment de la palabre.
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