mercredi 22 mai 2013

Ma prière pour le Tchad (par Pascal Djimoguinan)


Depuis quelques jours au Tchad, il n’est question que d’arrestations. Il s’agit en fait de deux affaires différentes, d’un côté d’une tentative de présumé coup d’Etat, de l’autre des proches d’Hissène Habré. Il faut faire attention à ce que l’une des affaires, qui pourrait facilement trouver une réponse politique vienne télescoper l’autre qui est nécessaire à la guérison et à la reconstruction de toute une nation.

            Dans l’affaire Hissène Habré, l’histoire qui a semblé longtemps hésiter s’est brusquement accélérée. Les obstacles juridiques ont été surmontés et désormais, le procès pourra se tenir au Sénégal.

            Comme par ricochet, à N’Djamena des arrestations et des mandats d’arrêts ont été lancés contre les proches de l’ancien président. Enfant, la procédure est en marche et le procès pourra enfin avoir lieu. Les victimes et leurs proches en attendent beaucoup pour essayer de comprendre ce qui s’est passé et enfin faire le deuil. Dans cette histoire, il y a eu plus de 40.000 morts, beaucoup d’anciens prisonniers qui sont restés marqués à vie par les tortures et les violences subies.

            Il est dommage que ces événements important pour la nation tchadienne se trouvent fortuitement liés à d’autres arrestations qui elles sont liées à une histoire de présumé coup d’Etat.

            La question pour moi n’est pas de savoir s’il y a vraiment eu coup d’Etat ou pas. La question est de savoir si nous allons laisser cette histoire éclipser ce que nous pouvons, à juste titre appeler un événement de la renaissance du peuple tchadien. En effet les procès d’Hissène Habré et de ses complices constituent un moment fondateur dans la vie du pays. C’est une occasion pour le peuple du Tchad après avoir extirper le mal qui est en lui, de se réconcilier avec lui-même.

            C’est ici qu’il faut un geste politique. Il est possible aux dirigeants du Tchad de se comporter en véritable hommes d’Etat. Il est possible de laisser tomber cette affaire de présumer coup d’Etat pour se concentrer sur le procès d’Habré. Il faut un courage politique et je crois que les hommes politiques tchadiens en sont capables. Je leur fais confiance pour poser cet acte de refondation du peuple tchadien.

            Ma prière pour le Tchad est que nous puissions tirer un trait sur cette histoire de coup d’Etat, d’arrêter la procédure judiciaire en cours et de nous concentrer sur l’affaire Habré et ses complices. Occupons-nous de ce qui fera de nous un peuple unis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire