mardi 30 mai 2023

LU POUR VOUS/TCHAD- La CET: "Plus de sang et de larmes pour les Tchadiens" (par Pascal Djimoguinan)

 " Le sang et les larmes des Tchadiens ont assez coulé et doivent cesser ", préviennent les évêques du Tchad dans un mémorandum adressé au Président de la Transition, chef de l'Etat par intérim, Mahamat Idriss Déby.

La Conférence épiscopale tchadienne (CET) demande au gouvernement de se pencher sur les problèmes qui affectent la population tels que la propagation de l'insécurité, la pénurie de produits de première nécessité et la composition de la Commission nationale chargée d'organiser le référendum constitutionnel (Conerec).
Selon les évêques, il est difficile de croire que les tueries et les pénuries de produits de première nécessité au Tchad sont contingentes et accidentelles. "Ces situations, qu'elles soient créées volontairement ou par ignorance, nous interpellent tous, mais en premier lieu les gouvernants qui se sont donnés pour seul objectif d'assurer la sécurité et le bien-être de leur peuple", affirment-ils.

"La liste des conflits sanglants et des victimes de la violence est longue et macabre, souligne la Conférence épiscopale tchadienne : au Salamat, au Moyen Chari, dans les deux Logones, au Mayo Kebbi Est et Ouest, à l'Est comme à l'Ouest du pays et au centre du Guéra, c'est la même désolation et la liste n'est pas exhaustive. La semaine dernière, des dizaines de personnes ont perdu la vie dans des affrontements entre éleveurs et bergers à Bahr Sara, à 600 km au sud-est de N'Djamena, la capitale du pays. Parmi les graves pénuries de produits de première nécessité, il y a celles de carburant, un paradoxe - souligne le mémorandum - pour un pays exportateur de pétrole.

"Le gouvernement doit agir en toute impartialité et au nom de la loi, s'il ne veut pas être accusé d'en être l'auteur et d'utiliser la terreur comme moyen de gouverner, de maintenir ou de préserver le pouvoir", affirme le document, faisant référence à la violente répression, le 20 octobre 2022, des manifestations appelées à protester contre le maintien au pouvoir pour deux années supplémentaires du président de la transition Mahamat Déby.

Le 24 mai, ce dernier a gracié 67 personnes condamnées pour avoir participé à la manifestation du 20 octobre, et 11 autres pour un "coup" déjoué en décembre, selon les autorités de N'Djamena.

Après la mort de son père, Idriss Déby, le 20 avril 2021, Mahamat Déby avait pris le pouvoir, suspendu la Constitution et s'était placé à la tête d'un Conseil de transition. Mahamat Déby a immédiatement promis de rendre le pouvoir aux civils par le biais d'élections après une période de transition de 18 mois. Mais à la fin de son mandat, il avait prolongé son mandat de deux ans sur recommandation d'un dialogue de réconciliation nationale boycotté par la quasi-majorité de l'opposition civile (et auquel la Conférence épiscopale a également décidé de ne pas participer, et par les principaux mouvements armés rebelles.

Rappelons enfin que le Tchad subit les effets de la guerre entre les factions militaires du Soudan, d'où continuent d'arriver des personnes fuyant la violence. (LM) (Agence Fides 30/5/2023)




lundi 22 mai 2023

U POUR VOUS/ Tchad/ Les massacres au Sud du Tchad

 " Nous demandons l'arrêt immédiat des massacres et une plus grande sécurité pour les populations de tout le pays ", affirme l'Union des mouvements et associations laïcs catholiques du Tchad (Umalect, qui regroupe 11 organisations) dans une déclaration à la Conférence épiscopale tchadienne, à l'issue d'une session plénière tenue le 18 mai, au cours de laquelle ont été évoqués les récents massacres dans le Logon oriental, dans le sud du pays.

La dernière en date a eu lieu le 17 mars dans le village de Makate, canton d'Andoum, sous-préfecture de Laramanye, avec un bilan provisoire de 11 morts et 10 blessés. Le 8 mai, 17 personnes, dont un nourrisson, ont été tuées et plusieurs blessées lors de l'assaut d'un village dans la sous-préfecture de Beka.
En soutien aux victimes des massacres dans la province du Logone oriental, un moment de prière a été organisé hier, 19 mai, dans la paroisse Isidore Bakanja de Walia Goré, dans le 9ème arrondissement de N'Djamena,

Les massacres sont généralement décrits comme le résultat d'affrontements entre éleveurs et agriculteurs, mais selon Umalect, ces conflits sont très rares. "Nous sommes en présence d'une instrumentalisation des conflits locaux pour permettre aux étrangers de dominer les autochtones", a indiqué le porte-parole de l'Umalect, Saturnin Kouma Kossi, qui se demande "d'où viennent les armes de guerre régulièrement utilisées par les éleveurs lors des massacres alors que la dernière opération de désarmement remonte à quelques mois?

Le 16 mai, le gouvernement tchadien a annoncé l'assassinat d'une "douzaine de bandits" (qui seraient responsables de certains assauts dans le Logon oriental) en République centrafricaine, lors d'une opération conjointe des armées tchadienne et centrafricaine. Il s'agit d'un développement inattendu étant donné que le Tchad et la République centrafricaine s'accusent mutuellement d'accueillir et de soutenir les mouvements de leurs rébellions respectives à leurs frontières. (LM) (Agence Fides 20/5/2023)





jeudi 11 mai 2023

TCHAD : LE GENOCIDE (par Pascal Djimoguinan)

 « Un mal qui répand la terreur,

Mal que le ciel en sa fureur,

Inventa pour punir les crimes de la terre,

[Le génocide] (puisqu’il faut l’appeler par son nom

Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,

Faisait aux [hommes] la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés

Oui j’accuse

J’accuse pour ce génocide qui se perpétue en plein air au Tchad

Dans le Sud du Tchad un génocide a lieu,

Dans l’indifférence générale.

J’accuse les autorités du pays de se rendre complice du mal !

J’accuse

Et j’ai la nausée devant toutes ces images

Qui montrent des hommes et des femmes qui sont moins que rien

Des hommes et des femmes qu’on tue par jeu

Pour assouvir une politique de planification ethnique et religieuse.

Le bateau chavire mais personne ne fais rien.

C’est la ronde sans fin, ce génocide.

Il est à Goré et dans les environs, après le passage des soldats français

Qui semble-t-il sont passer sécuriser la zone.

Silence, on tue proprement, c’est-à-dire on massacre

Et personne ne doit en parler.

J’accuse cette politique officielle de nettoyage ethnique.