La démocratie s’est toujours
méfiée de toute sorte de totalitarisme et de pouvoir absolu. Elle a essayé de
mettre en place un système de séparation de pouvoir qui puissent s’équilibrer
et éviter l’arbitraire et les abus. Les chantres de cette conception sont John
Locke et surtout Montesquieu.
Cette séparation des pouvoirs distingue trois fonctions
différentes au sein des régimes politiques : la fonction législative, la
fonction exécutive et la fonction judiciaire.
- Le pouvoir législatif a
pour fonction d’adopter les lois que les citoyens doivent suivre. Cette fonction
est assurée par le parlement (et le sénat s’il existe).
- Le pouvoir exécutif est
assuré par le gouvernement. Si le pouvoir législative adopte les lois, le
pouvoir exécutif doit les exécuter.
- Le pouvoir judiciaire
dépend des tribunaux et sa fonction est de faire respecter les lois.
Si la doctrine de la séparation des pouvoirs insiste sur
la fonction que chacun doit assurer, dans la pratique, il faut une grande
vigilance parce que le pouvoir exécutif est toujours tenter de monopoliser tous
les pouvoirs et de leur imposer son diktat. Ce glissement peut se faire d’autant
plus facilement que le pouvoir exécutif fait souvent appel à la souveraineté
nationale.
A côté de ces pouvoirs classiques, on entend de plus en
plus parler du quatrième pouvoir. Celui-ci concernerait la presse, les médias
et tous les moyens de communication (dont les moyens sociaux modernes) qui
permettent une forme de contre-pouvoir assez performant.
S’il est plus facile pour un Etat totalitaire ou non
démocratique de contrôler les trois pouvoirs classiques, cela est plus
compliqué pour le quatrième pouvoir. Les gouvernements peuvent contrôler la
presse et les moyens de communications officielles mais pas la presse privée.
En Afrique où il y a souvent une collusion entre les
trois pouvoirs classiques, tout l’arsenal judiciaire est utilisé pour mettre au
pas le Quatrième pouvoir dont on se méfie à cause de sa liberté et de son
indépendance par rapport aux doctrines officielles. Cela devient de l’acharnement
quand il s’agit des blogs et autres moyens sociaux, surtout quand on connaît l’importance
qu’ils ont eue dans le printemps arabe.
De l’affaire Watergate aux Etats-Unis (1974) aux
révolutions arabes, en passant par Wikileaks, le quatrième pouvoir a réussi à
sortir de la tutelle des Etats pour voler de ses propres ailes.
Les Etats en Afrique ne devraient pas se méfier du
quatrième pouvoir mais plutôt savoir s’appuyer sur lui pour qu’il y ait plus de
démocratie et plus de liberté. Les différents pouvoirs ne se contredisent pas
mais ont un objectif comment, le développement des peuples.
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