Quelles ont été les maladies infantiles de l’Afrique et avons-nous été
guéris de cela? Avons-nous été capables de ne pas favoriser les ethnies
au détriment de la nation, la gabegie au détriment du bien commun ?
Avons-nous favorisé l’éducation des jeunes, la santé pour tous, plus
particulièrement celle de la mère et de l’enfant ? Avons-nous protégé les
plus faibles de nos sociétés ? Qu’allons-nous laisser aux générations
futures ?
En regardant en arrière, nous pouvons voir qu’il y a eu des efforts vers le
panafricanisme (tant sur le plan politique, économique que culturel) au début
des indépendances. Il est toujours dangereux de conduire en ne fixant que le rétroviseur.
Où en sommes-nous aujourd’hui ? J’ai peur qu’il se développe un peu
partout un nationaliste étriqué qui invite chacun à se confiner dans l’étroite
limite de son pays. Il est heureux que de grands ensembles se mettent en place
aujourd’hui pour réunir des Etats par régions et que l’Union Africaine prenne
forme. Des essais de règlements de problèmes nationaux se font sous l’égide de
ces grands ensembles (SADEC, CEMAC, CEEAC…) mais je trouve que cela est encore
trop timoré. L’Union Africaine a beaucoup de bons projets dans ses tiroirs mais
il faut les mettre vraiment en œuvre.
Que pouvons-nous retenir aujourd’hui de ces Cinquante années des
indépendances ? Pouvons-nous être fiers de nos aînés ? Il ne s’agit
plus de ne compter que les hauts faits du passé, enfermés dans une nostalgie maladive. Le passé
ne peut avoir de sens que s’il peut aider à avancer. Cessons de n’être que des
archéologues perdus dans les ruines ; exerçons-nous à être passeurs
d’espoir. Si nous pensons que notre génération a été sacrifiée, faisons tout
pour que celle qui nous suit ne le soit pas. Que se lève une nouvelle
génération de bâtisseurs !
Que Dieu sauve l’Afrique !
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