jeudi 9 mai 2013

Cinquante ans d'indépendance en Afrique: pour quel bilan?

          Les lampions se sont éteints ; l’aspect festif des cinquantenaires des indépendances des Etats africains s’est évanoui. Au-delà de l’aspect évènementiel, que retenir de tout ? Il y a que de grandes fêtes, des milliards dépensés. Est-ce uniquement ce qui nous reste dans l’esprit ? Avons-nous la gueule de bois ? Faudra-t-il encore attendre cinquante autres années pour que l’Afrique sorte de son adolescence attardée.
            Quelles ont été les maladies infantiles de l’Afrique et avons-nous été guéris de cela? Avons-nous été capables  de ne pas favoriser les ethnies au détriment de la nation, la gabegie au détriment du bien commun ? Avons-nous favorisé l’éducation des jeunes, la santé pour tous, plus particulièrement celle de la mère et de l’enfant ? Avons-nous protégé les plus faibles de nos sociétés ? Qu’allons-nous laisser aux générations futures ?
            En regardant en arrière, nous pouvons voir qu’il y a eu des efforts vers le panafricanisme (tant sur le plan politique, économique que culturel) au début des indépendances. Il est toujours dangereux de conduire en ne fixant que le rétroviseur. Où en sommes-nous aujourd’hui ? J’ai peur qu’il se développe un peu partout un nationaliste étriqué qui invite chacun à se confiner dans l’étroite limite de son pays. Il est heureux que de grands ensembles se mettent en place aujourd’hui pour réunir des Etats par régions et que l’Union Africaine prenne forme. Des essais de règlements de problèmes nationaux se font sous l’égide de ces grands ensembles (SADEC, CEMAC, CEEAC…) mais je trouve que cela est encore trop timoré. L’Union Africaine a beaucoup de bons projets dans ses tiroirs mais il faut les mettre vraiment en œuvre.
            Que pouvons-nous retenir aujourd’hui de ces Cinquante années des indépendances ? Pouvons-nous être fiers de nos aînés ? Il ne s’agit plus de ne compter que les hauts faits du passé,  enfermés dans une nostalgie maladive. Le passé ne peut avoir de sens que s’il peut aider à avancer. Cessons de n’être que des archéologues perdus dans les ruines ; exerçons-nous à être passeurs d’espoir. Si nous pensons que notre génération a été sacrifiée, faisons tout pour que celle qui nous suit ne le soit pas. Que se lève une nouvelle génération de bâtisseurs !
            Que Dieu sauve l’Afrique !


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