Avec les troubles que
connaît la RCA depuis plus d’une décennie, les Etats de la sous-région (la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) maintiennent dans le pays
une force de maintien de paix, la FOMAC (Force multinationale de l’Afrique
centrale). Parmi les pays qui constituent cette force, il y a le Tchad ;
or il se trouve qu’une grande réserve s’observe de la part des centrafricains
par rapport aux éléments tchadiens de la FOMAC. Dans ces conditions, il faut
avoir le courage de se demander si le maintien des militaires tchadiens en
Centrafrique est sain et si cela favorise la paix.
Pour le moment, pour les centrafricains, de fortes
présomptions planent sur la neutralité du Tchad dans la crise que connaît le
pays. Un faisceau d’indices semble leur donner raison :
- D’abord, il y a le
président déchu, Bozizé, qui a, à plusieurs reprises, accusé le Tchad d’avoir
aidé les forces de la Séléka dans leur marche vers Bangui et dans la prise de
la capitale.
- Plusieurs éléments de la
Séléka parlent arabe et leurs uniformes sont semblables à celles de l’armée
tchadienne, notamment le port du chèche.
- En Centrafrique, il y a
une équivalence entre tchadien et musulman ; or il se trouve que la
plupart des éléments de la Séléka sont des musulmans ; de là, il y a une
conclusion que d’aucuns n’hésitent pas à tirer.
En somme, ne s’agit-il que d’une simple conjoncture ?
Toujours est-il qu’il faut un minimum de confiance pour pouvoir faire partie d’une
force maintien de la paix. Avec ces événements qu’a connus le pays, il y a
plutôt une hostilité grandissante contre les tchadiens et il ne faut pas
chercher à envenimer les choses.
Il serait
plus raisonnable que le Tchad se mette en réserve pour capitaliser ce qui peut
encore rester comme confiance entre les deux pays. Pour préserver un avenir de
paix et pour être capable d’aider ultérieurement si le besoin se fait sentir,
le Tchad a intérêt à retirer ses militaires de la FOMAC présente en RCA. Il
faudra donc donner aux autres Etats la possibilité d’augmenter l’effectif de
leurs hommes présents en Centrafrique ; ceux-ci pourront assurer la
sécurité dans Bangui et dans ses provinces. Il est encore possible de sauver
les meubles et cela dépend d’un courage politique de la part du Tchad. Il faut
agir et vite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire