Le 30
avril 2013, le ministre de la Justice, garde des sceaux, chargé de la réforme
judiciaire de la Centrafrique a écrit au Procureur Général près de la Cour d’Appel
de Bangui, lui demandant d’ouvrir immédiatement une procédure judiciaire par le
parquet du Tribunal de Grand Instance de Bangui à propos des crimes graves
commis sous le règne de l’ex-Président BOZIZE François. Une longue liste de ces
crimes est énumérée dans cette lettre à savoir les assassinats, les
arrestations, séquestrations, détentions arbitraires et tortures, des
destructions et incendies des maisons d’habitation, des enlèvements, exécutions
sommaires et extrajudiciaires, des incitations à la haine et au génocide, des
crimes économiques, des actes de nature à compromettre la paix publique.
Un
fait important est que dans cette lettre, il y a des noms de victimes avec
certaines circonstances dans lesquelles se sont déroulés les abus contre les droits
humains.
La
première leçon à retenir de cette entreprise est qu’il y a toujours un moment
où il faut déposer les armes et se tourner vers la justice. Toute solution en
dehors de la justice est fallacieuse. La formation d’un Etat de droit doit s’assurer
que les trois pouvoirs soient respectés et qu’ils puissent garder leur
indépendance.
Nous
pouvons considérer que la demande d’ouverture d’une procédure judiciaire contre
Bozizé et son régime n’est qu’un premier pas et que très rapidement, une
procédure sera ouverte sur les crimes commis par les sélekas. Pour être
crédible, la justice ne doit pas être d’un parti.
Une
semaine avant la lettre du ministre de la justice, le 23 avril 2013 les évêques
de Centrafrique avaient écrit une lettre aux présidents en dénonçant toutes les
exactions qui ont lieu dans le pays. Le titre de la lettre est : « Plus
jamais ça… Non à l’impunité ». Cette lettre pourrait être ajoutée à charge
si une procédure est ouverte contre les sélékas ; la Conférence épiscopale
pourrait ainsi se constituer comme partie civile.
Il
est vraiment temps que les armes se taisent en Centrafrique et que le droit
reprenne sa place. Si l’Etat est celui qui a le monopole de la violence
physique légitime, cela doit se passer sous le contrôle du droit.
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