vendredi 3 mai 2013

La parole donnée, le contrat écrit en politique africaine! (par Pascal Djimoguinan)


            Il est un fait bien connu de l’Afrique de l’oralité ; la parole donnée avait un caractère sacré auquel il ne fallait manquer sous aucun prétexte. Quand on donnait sa parole, on devait à tout prix s’y tenir même si l’on se rendait compte par la suite que c’était à ses dépens. N’y a-t-il pas là des valeurs à récupérer dans la constitution des Etats modernes en Afrique ?

            Un simple constat : la plupart du temps, le monde de la politique africaine a du mal à respecter les textes écrits et cela à plusieurs niveaux.

            D’abord entre l’opposition (tant civile qu’armée) et le pouvoir en place. Très souvent, il y a des réunions de conciliation, des négociations qui finissent par des textes où chacun appose sa signature. Par la suite, tout le monde est prêt à déclarer les textes caducs et très rarement les personnes ayant signé les traités ne les respectent.

            Nous pouvons dire que c’est la même chose dans les accords avec les syndicats. Pour mettre fin aux conflits sociaux, les gouvernements sont prêts à signer des papiers en promettant monts et merveilles mais dès que la tension baisse, on devient amnésique jusqu’à ce que la crise revienne.

            A un niveau supérieur, les dirigeants africains sont prêts à prêter serment sur la constitution du pays en promettant de la respecter mais dès que leur mandat arrive à sa fin, ils sont prêts à faire des pieds et des mains pour la changer et prolonger leur règne au pouvoir.

            Tous ces cas semblent relever d’un même fait ; les hommes politiques africains semblent ne pas accorder de l’importance à leurs signatures. Ils sont toujours prêts à les dénoncer. Or tant qu’il n’y a pas une culture du respect de sa signature, il n’y a pas de confiance possible et ce serait impossible de construire un Etat moderne.

            Cela est très grave parce qu’aujourd’hui, la pensée politique est surtout de type contractualiste. Cette pensée s’est surtout développée et affirmée de Hobbes à Rousseau. Il donne une place prépondérante au contrat social ; La république est instituée de cette manière puisqu’elle est une construction de la raison.

Or si on n’est pas capable de respecter sa signature, quelle serait la valeur d’un contrat ? A tous les africains de bonne volonté d’y réfléchir !

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