« La
révolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants ». Nous devons
cette fameuse phrase à Georg Büchner, un écrivain dramaturge et révolutionnaire
allemand dans La mort de Danton, un
drame historique où il reprend une des péripétie de la révolution française en
mettant en scène Danton, Robespierre et le peuple. La révolution après avoir
mis en mort les ennemis finit par se retourner contre ses propres chefs.
Ce drame met à l’œuvre ce qui est au cœur de toutes les
révolutions. Comment un groupe s’unit pour réussir une révolution mais
finalement s’entre-déchire.
Nul n’est besoin de passer en revue toutes les
révolutions pour montrer ce mécanisme intrinsèque à toute révolution. Il suffit
de rappeler quelques révolutions du XXème siècle pour montrer que ce
n’est pas seulement la révolution française qui a connu ses aléas. La
révolution russe a connu, à la mort de Lénine, la condamnation de Trotski, son
bannissement, son exil et son assassinat par Staline ; les nazis ont connu
après leur accession au pouvoir, la lutte entre les SS et les SA. La révolution
chinoise a connu les purges de la révolution culturelle des années 1960. Plus
près de nous, nous pouvons rappeler la révolution de septembre menée par Kadhafi
et le groupe des officiers et comment ils furent éliminés les uns après les
autres. Nous ne pouvons nous arrêter sans parler de la révolution de Thomas
Sankara et comment il fut lui-même évincé.
S’il y a un mécanisme intérieur à toutes les révolutions
qui fait que les groupes qui arrivent au pouvoir finissent par s’entre-déchirer
par la suite, il faudra donc accepter que la plus grande menace pour toute
révolution est sa réussite.
Il faut donc observer avec beaucoup d’attention toute
révolution qui parvient à prendre le pouvoir. De la lutte d’influence que
mènent les uns et les autres viendra la fin ou le changement de perspective des
régimes mis en place.
Comme l’histoire ne se répète pas, qu’elle bégaie que quelquefois, il faut espérer que
certaines révolutions qui viennent de réussir parviendront à infirmer cette thèse
de la révolution qui dévore ses enfants. Suivez mon regard!!!
J'aime votre article et espère fortement que la chute du régime actuel chinois, qui est si toxique pour la vie humaine de par ses fausses valeurs, s'approche à grands pas. Une Tibétaine en Suisse
RépondreSupprimerC'est les mots de Georg Büchner ou de Pierre Victurnien Vergniaud?
RépondreSupprimerMerci pour cet éclairage; et Saturne? @delahayeco.ie
RépondreSupprimerSuper reflexion, la question que je me pose est de savoir si les revolutions sont vraiment necessaire.
RépondreSupprimer