dimanche 30 juin 2013

Pourquoi la révolution dévore-t-elle ses enfants? (par Pascal Djimoguinan)


            « La révolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants ». Nous devons cette fameuse phrase à Georg Büchner, un écrivain dramaturge et révolutionnaire allemand dans La mort de Danton, un drame historique où il reprend une des péripétie de la révolution française en mettant en scène Danton, Robespierre et le peuple. La révolution après avoir mis en mort les ennemis finit par se retourner contre ses propres chefs.

            Ce drame met à l’œuvre ce qui est au cœur de toutes les révolutions. Comment un groupe s’unit pour réussir une révolution mais finalement s’entre-déchire.

            Nul n’est besoin de passer en revue toutes les révolutions pour montrer ce mécanisme intrinsèque à toute révolution. Il suffit de rappeler quelques révolutions du XXème siècle pour montrer que ce n’est pas seulement la révolution française qui a connu ses aléas. La révolution russe a connu, à la mort de Lénine, la condamnation de Trotski, son bannissement, son exil et son assassinat par Staline ; les nazis ont connu après leur accession au pouvoir, la lutte entre les SS et les SA. La révolution chinoise a connu les purges de la révolution culturelle des années 1960. Plus près de nous, nous pouvons rappeler la révolution de septembre menée par Kadhafi et le groupe des officiers et comment ils furent éliminés les uns après les autres. Nous ne pouvons nous arrêter sans parler de la révolution de Thomas Sankara et comment il fut lui-même évincé.

            S’il y a un mécanisme intérieur à toutes les révolutions qui fait que les groupes qui arrivent au pouvoir finissent par s’entre-déchirer par la suite, il faudra donc accepter que la plus grande menace pour toute révolution est sa réussite.

            Il faut donc observer avec beaucoup d’attention toute révolution qui parvient à prendre le pouvoir. De la lutte d’influence que mènent les uns et les autres viendra la fin ou le changement de perspective des régimes mis en place.

            Comme l’histoire ne se répète pas, qu’elle  bégaie que quelquefois, il faut espérer que certaines révolutions qui viennent de réussir parviendront à infirmer cette thèse de la révolution qui dévore ses enfants. Suivez mon regard!!!

4 commentaires:

  1. J'aime votre article et espère fortement que la chute du régime actuel chinois, qui est si toxique pour la vie humaine de par ses fausses valeurs, s'approche à grands pas. Une Tibétaine en Suisse

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  2. C'est les mots de Georg Büchner ou de Pierre Victurnien Vergniaud?

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  3. Merci pour cet éclairage; et Saturne? @delahayeco.ie

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  4. Super reflexion, la question que je me pose est de savoir si les revolutions sont vraiment necessaire.

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