samedi 22 juin 2013

Centrafrique, vers le risque d’une implosion (par Pascal Djimoguinan)


            Un simple accident le vendredi 21 juin dans la ville de Bria, au Nord de la Centrafrique vient rappeler le fragile équilibre qui existe entre les différentes factions militaires qui constituent la Séléka. Un élément de la séléka qui circulerait à moto aurait renversé un enfant dont la famille appartient également à la séléka. Ce qui a envenimé les choses est que le motard est de la communauté Runga alors que l’enfant renversé était de la communauté Goula. Une forte rivalité existant entre ces deux communautés, un accrochage a été évité de justesse. Il n’y a eu que quelques coups de feu tirés et un seul garçon blessé au bras par une balle ayant ricoché sur le sol.

            La séléka est une coalition de plusieurs factions dont personne ne maîtrise en réalité le nombre. Les différents éléments obéissent à différents chefs et il semble qu’il n’y a pas de transversalité entre les différents groupes. Chaque chef n’est obéi qu’au sein de son groupe.

            On ne peut encore parler de bandes éparses mais plutôt de tendances politico-militaires. Jusque-là, elles ont réussi à ne pas s’affronter de front mais la question est de savoir jusqu’à quand cela va durer.

            La Centrafrique est en train de se croiser les doigts en espérant que les tensions entre les différentes communautés qui constituent la séléka ne vont pas dégénérer en conflit ouvert.

            S’il y a quelque chose à faire pour la Centrafrique, c’est maintenant ; il ne faut pas attendre que les choses dégénèrent car on irait vers la somalisation de la RCA. Un Etat doit tenir grâce à ses institutions et ne pas passer son temps à jouer au funambule. Le cirque est fini, il faut revenir aux choses sérieuses.

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