Un simple accident le vendredi 21 juin dans la ville de Bria, au Nord de
la Centrafrique vient rappeler le fragile équilibre qui existe entre les
différentes factions militaires qui constituent la Séléka. Un élément de la
séléka qui circulerait à moto aurait renversé un enfant dont la famille
appartient également à la séléka. Ce qui a envenimé les choses est que le
motard est de la communauté Runga alors que l’enfant renversé était de la
communauté Goula. Une forte rivalité existant entre ces deux communautés, un
accrochage a été évité de justesse. Il n’y a eu que quelques coups de feu tirés
et un seul garçon blessé au bras par une balle ayant ricoché sur le sol.
La séléka est une coalition de plusieurs factions dont
personne ne maîtrise en réalité le nombre. Les différents éléments obéissent à
différents chefs et il semble qu’il n’y a pas de transversalité entre les
différents groupes. Chaque chef n’est obéi qu’au sein de son groupe.
On ne peut encore parler de bandes éparses mais plutôt de
tendances politico-militaires. Jusque-là, elles ont réussi à ne pas s’affronter
de front mais la question est de savoir jusqu’à quand cela va durer.
La Centrafrique est en train de se croiser les doigts en
espérant que les tensions entre les différentes communautés qui constituent la
séléka ne vont pas dégénérer en conflit ouvert.
S’il y a quelque chose à faire pour la Centrafrique, c’est
maintenant ; il ne faut pas attendre que les choses dégénèrent car on
irait vers la somalisation de la RCA. Un Etat doit tenir grâce à ses
institutions et ne pas passer son temps à jouer au funambule. Le cirque est
fini, il faut revenir aux choses sérieuses.
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