vendredi 7 juin 2013

Madagascar, le marché des dupes (par Pascal Djimoguinan)


Il est triste de voir ce qui se passe en ce moment sur la scène politique à Madagascar. Le peuple est pris en otage par la classe politique. Une longue transition qui ressemble à une agonie. Madagascar se traîne et aucun médecin ne semble capable de lui trouver de remède. C’est le règne de l’intérêt particulier ? Tout cela n’honore pas le continent. Il faut se demander à quand la délivrance comme se poserait la question une femme en travail.

            Les dernières nouvelles de Madagascar font été du report du premier tour de l’élection présidentielle du 24 juillet au 23 août. Cette décision du gouvernement ne rencontre pas l’assentiment de la Commission électorale national indépendante pour la Transition (Cénit) ; celle-ci est furieuse de n’avoir pas été consultée.

            La communauté internationale avait menacé de suspendre les financements si la date était reportée et si les trois personnes par qui le scandale arrive ne retirent pas leurs candidatures (Didier Ratsiraka, Lalao Ravalomanana et d’Andry Rajoelina)
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            Les menaces de l’Europe ont reçu une fin de non-recevoir. Si l’Europe suspend le financement, Madagascar est capable de financer elle-même ses élections. Il y a l’argent de la vente de l’avion présidentiel qui est en réserve et qui pourrait servir. La mariée est très belle, on peut payer la dot mais après ?

            On a l’impression que Madagascar ressemble à ces papillons de nuit qui foncent vers la lumière pour se brûler et mourir.

            Pour tout observateur attentif, un danger est en train de guetter la grande île ; c’est que l’armée essaie de mettre tout le monde d’accord en prenant le pouvoir. En ce sens, chaque jour, les chances de la paix et de la démocratie à Madagascar s’éloignent.

            L’héritage que va laisser cette longue crise est que les hommes politiques ne sont plus crédibles à Madagascar et leurs promesses ressemblent de plus en plus à un jeu de dupes. Le peuple malgache est assez mûr pour ne pas se laisser prendre. Il faut une nouvelle classe d’hommes politiques car les anciens se sont disqualifiés d’eux-mêmes.

            En attendant, quelle sera la prochaine pitrerie que vont faire les politiciens malgaches ?

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