Mercredi 5 juin, au camp Béal
à Bangui, des coups de feu crépitent. Deux groupes des Sélékas s’affrontent (d’aucuns
disent que ce sont des membres de la séléka qui auraient échangé des tirs
avec des membres de la CPJP, Convention
des patriotes pour la justice). Le motif semble être la distribution de
nourriture. Un groupe des sélékas qui s’estime lésé dans le partage va
affronter l’autre qui serait plus nanti. Le bilan humain serait de 3 morts et
de 13 blessés.
L’exaspération est grande en Centrafrique. On est tenté
de désespérer pour le pays. Certains vont jusqu’à se dire : Tout ça pour ça ? Toute la campagne
militaire avec la marche sur Bangui, avec des revendications d’ordre
démocratique pour en arriver à se battre comme des chiffonniers parce que la
part de nourriture qu’on a reçu n’est pas comme celle du voisin…
Où est l’Etat dans tout cela ? Où sont les autorités
politiques ? La population ne peut plus ne se contenter que des beaux
discours.
Ce mercredi 5 juin, lors des échanges de coups de feu, la
ville de Bangui était dans une panique généralisée : les bureaux, les
écoles, les boutiques et les marchés se sont vidés en un clin d’œil. La
frustration était grande de vivre cette insécurité, sans savoir sur qui compter
et comment tout cela finira. C’était un véritable far West.
Comment la population peut-elle faire confiance et
reprendre les activités si tout peut à tout moment basculer ?
Les militaires ne suivent pas les politiques. Dans les
discours officiels, il est question de désarmement, de cantonnement, de
sécurité. Dans la réalité, c’est tout le contraire. Des hommes en armes peuvent
impunément faire la loi et continuer les braquages sans qu’il n’y ait d’espoir
que cela cesse.
Le problème doit être plus profond. Les militaires doit
savoir qu’à partir d’un moment, les armes doivent se taire et que le dialogue
doit commencer. Tous les regards sont tournés vers les autorités tant
politiques que militaires pour que le calme revienne afin que la reconstruction
de la RCA puisse commencer.
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