Il y a un phénomène assez
récent mais qui est en train de prendre une très grande importance dans les
villes africaines. Il s’agit du phénomène des enfants de la rue. Ces enfants vivent
dans une indépendance plus ou moins grande par rapport à leurs familles
naturelles et sont souvent abandonnés à eux-mêmes.
Ce phénomène se développe en suivant une progression
géométrique parce que les systèmes traditionnels d’éducation sont en perte de
vitesse et le tissu social se détériore sans donner la place à de nouvelles
organisations qui pourraient pallier au manque.
Ce système envoie les plus faibles dans les rues, les
femmes à la prostitution et des enfants de plus en plus jeunes se retrouvent
abandonnés à eux-mêmes. Ces enfants s’organisent comme ils le peuvent entre
eux, avec une forme d’éthique qui leur est propre. Ils peuvent devenir
dangereux dans cette lutte pour la survie.
Si les enfants de la rue sont un phénomène concomitant au
développement des villes en Afrique, il est à craindre que cela n’aille qu’en
s’aggravant. Selon le philosophe camerounais Eboussi Boulaga, « le défi de l’Afrique dans les années à venir
sera de faire face au développement des mégapoles qui vont se multiplier ».
Avec le développement des grandes villes, il faudra s’attendre à ce que le
problème des enfants de la rue atteigne un stade où ce sera un danger pour tous
s’il n’y a pas de solutions maintenant.
Il y a bien des ONG qui s’occupent des enfants de la rue
et qui font même un très bon travail. Il faut les encourager dans cet
engagement noble au service de l’humanité. Mais on peut se demander si le
premier responsable ne doit pas être l’Etat. Que font les différents Etats
africains face à ce problème des enfants de la rue ? Il faudrait bien
qu’une stratégie soit trouvée.
Si l’Etat
républicain est pour l’égalité des chances, il ne faudrait pas que les enfants
de la rue en soient exclus.
Il faudra peut-être dans certains domaines, utiliser une
sorte de coercition pour que ces enfants ne ratent pas leurs chances dès le
départ.
- Il faudra l’école
obligatoire jusqu’à un âge bien déterminé. Si les enfants ne vont jamais à
l’école, il faut savoir que toute leur vie, ils ne pourront que dépendre du
bien vouloir des autres.
- Il faudra créer de foyer
où doivent vivre les enfants les plus jeunes, abandonnés dans la nature.
- Il faut que ces enfants
aient droit à la santé gratuitement car ils ne sont pas capables de se payer
les soins.
Il ne faudrait pas s’arrêter uniquement à la chirurgie
réparatrice qui ne s’occupe que des effets. L’Etat doit également s’occuper des
causes.
- Il doit donc imposer une
pension alimentaire pour les pères indélicats et veiller à ce que cela soit
versé régulièrement. C’est souvent parce qu’il n’y a pas d’argent à la maison
que les enfants commencent à aller se débrouiller dehors.
- L’Etat doit veiller à la
protection de la famille, notamment en favorisant « un code de la
famille » juste qui prenne sérieusement en compte les problèmes d’héritage
et qui protège les veuves.
- Finalement, l’Etat doit
imposer aux parents de s’occuper de leurs enfants en déclarant comme un délit
le fait pour une famille de déclarer que sa progéniture est « un enfant
sorcier » pour pouvoir l’abandonner.
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