La grave
crise qui a failli emporter le Mali et le transformer en un royaume de l’AQMI,
tête de pont de l’envahissement de toute l’Afrique subsaharienne n’a connu un
arrêt que grâce à l’intervention de l’armée française par l’opération serval.
Les conditions favorables à la paix et à la pacification du Mali sont en train
de se mettre en place. Il serait quand même intéressant de revenir sur la place
qu’a prise l’Afrique dans la lutte contre les djihadistes de l’AQMI et de leurs
complices dont le MUJAO (Le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de
l’Ouest). L’intervention du Tchad pourrait faire cas d’école.
Alors que le Mali s’embrasait sous la coupe des
djihadistes d’AQMI et que la charia était appliquée sous sa forme la plus
stricte dans le Nord occupée, les Etats de la CEDEAO allaient de réunions en
réunions sans vraiment oser intervenir pour libérer le Mali. Est-ce par peur ou
par manque d’organisation ? L’avenir nous le dira sans doute. Il est quand
même étonnant qu’après cinquante ans d’indépendance, toutes les armées de la
région de l’Afrique de l’Ouest soient incapables de s’opposer à une bande de
hors la loi.
Devant l’incapacité de l’Afrique à intervenir au Mali
pour rétablir la paix, AQMI a continué sa conquête du pays et s’est retrouvé
aux portes de Bamako ; l’armée française, avec son aviation, a dû
intervenir précipitamment pour renvoyer les djihadistes dans les montagnes du
Nord. Pendant ce temps, la CEDEAO continuait ses consultations qui consistaient
à faire l’inventaire de ce qui manquait aux armées de l’Afrique de l’Ouest pour
intervenir au Mali aux côtés de l’armée française.
Courtisé, adulé, l’armée tchadienne quitte l’Afrique
centrale pour s’engager avec 2000 hommes aux côtés de l’armée française. Tout
le monde a apprécié le travail fait par elle. Elle a apporté un appui décisif
dans le nettoyage des montagnes du Nord Mali. Elle va payer le prix fort :
plus de 38 morts et une centaine de blessés.
Maintenant que le sale boulot est fait, il faudrait que l’ONU
prenne la relève pour éviter que les djihadistes ne reviennent. Il faudra donc
transformer les forces sur place en casques bleus. Ceux-ci vont travailler avec
l’armée française restée sur place.
L’ONU se rend compte que l’armée tchadienne n’est plus
une armée comme il faut. Elle a d’énormes lacunes ; il ne sied pas qu’un
général d’une telle armée puisse avoir le commandement des troupes de l’ONU.
Quelques soient les raisons avancées, l’armée tchadienne
n’a plus sa place dans la guerre propre que l’ONU va faire au Mali, ou plutôt,
elle a sa place mais il faudra la cacher pour qu’on ne la voit pas. C’est une
armée qui recrute des enfants et elle a des problèmes avec les droits de l’homme.
On peut la cacher dans les montagnes où personne ne pourra la voir. Des
généraux des armées plus disciplinées vont prendre le commandement des troupes.
Il faut espérer que le Tchad a compris la
leçon. On ne veut pas de son armée pour la suite du boulot au Mali. Il y a des
armées comme il faut, capable de faire le travail sous l’uniforme des Nations
Unies.
L’armée tchadienne, qu’est-elle allée chercher là-bas ?
Elle doit rentrer au Tchad, se reformer au lieu de rester au Mali et à salir
les forces de l’ONU. Il faut que le Tchad comprenne la leçon et que la
prochaine fois elle ne se précipite plus dans des opérations qui ne peuvent que
lui poser des problèmes par la suite. Il a été le dindon de la farce. En tout
cas, que fait-on du zeste une fois que le citron a été pressé ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire