Du
lundi 10 au mardi 11, une rencontre a eu lieu entre une quarantaine de
responsables religieux à Bangui. Le thème de cette rencontre est « Conflit
et médiation ». C’est à l’initiation de Mercy Corps, une organisation
internationale que cette rencontre se fait. Le but recherché est d’atténuer les
tensions religieuses qui ont eu tendance à s’accentuer depuis la prise du pays
par la coalition Séléka.
Durant
toute sa marche vers Bangui jusqu’à la prise de cette ville par les sélékas,
les maisons religieuses ont été systématiquement visitées, les églises
chrétiennes, tant catholiques que protestantes ont été pillées. Le constat de la
commission épiscopale « justice et paix » est bien parlant : « La Commission Episcopale Justice et Paix
s’inquiète du climat malsain. Rien ne marche. Absence de l’administration, atteinte
à l’ordre constitutionnel, atteinte aux droits humains. Une rébellion
d’extrémisme religieux aux intentions maléfiques caractérisées par la
profanation et la destruction programmée et planifiée des édifices religieux,
notamment des chrétiens et, en particulier les Eglises Catholiques et Protestantes.
Sur toute l’étendue du territoire national, l’Eglise Catholique a payé le prix
fort de tous les dégâts. Certains diocèses tels que Kaga-Bandoro, Bambari,
Alindao, Bangassou et Bossangoa ont été sérieusement secoués. Une rébellion
d’affairisme ayant entrainé des conséquences graves au sein de la population.
Agressions des prêtres, religieux et
religieuses et des pasteurs. Nous citons, à cet effet, le Président de la
Conférence Episcopale Centrafricaine [CECA], Monseigneur Edouard MATHOS, Evêque
de Bambari, le 27 décembre 2012 ; les Sœurs de Saint Paul de Chartre à
Bossembélé dont les biens ont été pillés et saccagés dans la nuit de samedi 23
mars 2013 ; le braquage des Pères Spiritains de la Maison Principale Saint
Charles par des bandits armés non identifiés dans la nuit du 25 et 26 mars 2013
; le Père Séraphin ZOUKA, Curé de la Paroisse Sainte Anne à Kassaï avec
poignard à la gorge dans la nuit du 25 mars 2013 ; et l’événement récent de
l’enlèvement de l’Abbé Francis Saint Clair SIKI, Curé de la Cathédrale Notre
Dame de l’Immaculée Conception et du Chancelier de l’Archidiocèse de Bangui,
l’Abbé Dieu-Béni BANGA, le samedi 27 Avril 2013.
Poursuites et recherches de certains
responsables des Communautés religieuses, entre autres, la Sœur Supérieure Lucie
MBOMBY de la Communauté Filles de Marie Missionnaire à Bangui dans une
situation inquiétante. Nous notons également que mademoiselle Elisabeth Blanche
OLOFIO, journaliste à la radio BE-OKO de Bambari, mère de deux enfants dont le
journal le Démocrate, n° 2861, du mercredi 09 janvier 2013 avait parlé la
croyant morte, se trouve elle aussi présentement poursuivie et recherchée activement
par les éléments de la Seleka dans un état de traumatisme crânien et mental. Sans
oublier les responsables de l’ONG Maison de l’Enfant et de la Femme pygmée. »
Cette rencontre réunit les responsables
de différentes confessions religieuses pour tenter de créer ensemble un climat
religieux et d’éviter d’exacerber les tensions religieuses. L’archevêque de
Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga dans une interview sur la RFI a
appelé à la réconciliation et à séparer
nettement le politique du religieux en Centrafrique.
Les religieux doivent éviter de
sombrer dans la haine mais en même temps œuvrer pour qu’il n’y ait pas d’impunité.
Pour retrouver la paix, les différentes dénominations religieuses doivent
exiger et œuvrer pour que la justice se face.
il est important que toutes les parties s'investissent afin de construire une paix durable
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