mardi 25 juin 2013

RCA, la république des comzones (par Pascal Djimoguinan)


Depuis l’entrée des séléka dans Bangui, l’insécurité n’a cessé de grandir dans la ville. Il a fallu augmenter l’effectif des éléments de la Force Multinationale des Etat de l’Afrique Centrale (fomac) pour obtenir un minimum de sécurité. Le désarment et le cantonnement des éléments de la séléka permettront de lutter fortement contre le chao sécuritaire. Malheureusement, cette solution qui permet de cantonner des sélékas en dehors de Bangui risque de devenir un problème majeur.
            Des villes à l’intérieur du pays ont été retenues pour le cantonnement des forces de la coalition séléka. On assiste implicitement à la formation de villes garnisons. Il se forme donc une structure parallèle à celle de l’Etat.
            Des généraux se retrouvent ainsi « nommés comzones » (commandants de zones). Ils ne tiennent plus compte des administrateurs civils et sont de fait les responsables des différentes où ils se trouvent. Désormais, ils sont les seuls maîtres du bord et imposent leurs lois.
            Les victimes de cette nouvelle création, ce sont les populations civiles qui doivent supporter les violences des militaires. Pour sécuriser la ville de Bangui, on sacrifie la province. Il ne se passe de jours où des exactions ne se font loin des médias et de la communauté internationale.
            Le risque de se retrouver dans une république de comzones est très grand avec le danger d’une perpétuation du chaos sécuritaire. Le pays risque d’être divisé en différentes zones militaires dont le commandement échappe au pouvoir centrale. On se retrouvera avec des seigneurs de guerre, dont le seul souci sera l’exploitation personnelle des ressources naturelles du pays. Il faudra que rapidement avec l’aide de la Fomac, la sécurité des provinces soit assurée et que l’Etat soit de nouveau présent. La paix de la Centrafrique ne sera qu’à ce prix.
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