samedi 29 juin 2013

Bangui, ville otage (par Pascal Djimoguinan)

            Vendredi 28 juin 2013, Bangui est une ville en émoi. Des tirs à l’arme lourde et légère ont duré de 15h jusqu’au petit matin. La population apeurée est terrée dans les maisons en priant. La ville de Bangui est prise en otage par les éléments de séléka.

            Tout aurait commencé à cause d’un jeune de l’Ecole Nationale d’Administration, enlevé quelques jours plus tôt par des éléments de la séléka et dont le corps aurait été retrouvé.

            Des jeunes du quartier Gobongo auraient érigé des barrages pour protester. Des éléments de la séléka seraient arrivés sur les lieux autour de 15h, semble-t-il pour calmer les jeunes. On ne sait pas pourquoi quelques instants plus tard ils ont commencé à tirer sur  les jeunes.

            Très vite, des tirs sont tirés dans tous les quartiers. C’était la terreur ; les rues se sont très vite vidées et la circulation ne s’est plus réduite qu’à des véhicules militaires.

            Les tirs ont duré jusque très tard dans la nuit. On parle d’au moins trois morts et de maisons et de boutiques pillées.

            Il faut se demander comment la sécurité peut revenir à Bangui. Il est quand même étonnant de voir que trois mois après la prise du pouvoir par la séléka, le langage des armes puisse continuer dans la ville. Pourquoi les autorités sont-elles incapables d’assurer la sécurité ?

            La séléka continue de se comporter comme une armée en campagne à Bangui alors que c’est elle qui devrait être chargée d’assurer la sécurité de la ville qu’elle a conquise. La population de Bangui n’est pas un ennemi ; ce sont des citoyens qui n’aspirent que vivre en paix dans leur pays.

            Il est temps que les autorités changent de tactique et puisse assurer la sécurité dans l’ensemble du territoire. Jusqu’à quand faudra-t-il vivre dans ce climat de ni guerre, ni paix ? Rien ne peut avancer tant que le problème de sécurité n’est  pas résolu. Que les autorités politiques et militaires prennent le temps d’y réfléchir.

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