samedi 15 juin 2013

CEMAC, entre crainte et espoir (par Pascal Djimoguinan)


            Les chefs d’Etat de la CEMAC (Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale) ont décidé, lors de leur dernière rencontre qui s’est tenue du14 au 15 juin 2013 à Libreville, de la libre circulation des personnes dans la zone. Il s’agit en fait de la suppression des visas pour les citoyens des Etats membres ; il suffit d’une simple carte d’identité nationale pour circuler à partir de janvier 2014.

            Beaucoup d’observateurs sont cependant dubitatifs devant cette décision ;  jusque-là, s’il n’y avait pas de difficultés particulières par la circulation des citoyens du Cameroun, du Congo, de la RCA et du Tchad à circuler ces pays, il en était autrement du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui fermaient leurs frontières et faisaient de la résistance à l’intégration de la zone. Cette décision sera-t-elle vraiment suivie d’effet ?

            La CEMAC est en retard sur tous les autres groupes sous régionaux africains dans le projet d’intégration dont la CDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest) où la libre circulation des personnes est effective depuis plusieurs années.  La CEMAC doit faire bouchée double pour se mettre au même niveau que les autres. Plusieurs pesanteurs la retardent, parmi lesquelles la crainte des Etats comme le Gabon et la Guinée Equatoriale qui sont des producteurs de pétrole et qui craignent d’être littéralement envahis par les citoyens des autres Etats de la zone.

            L’Union Africaine doit beaucoup plus s’appuyer sur les sous-ensembles régionaux pour arriver petit à petit à la construction de l’unité africaine. Les grandes décisions d’Addis-Abeba risquent de ne rester que dans l’ordre des idées si elles ne passent pas par le biais des groupes sous régionaux. Nous voyons comment cela est à l’œuvre au Mali, en RCA et à Madagascar.

            La décision de la CEMAC donne beaucoup d’espoir dans la zone. En attendant, croisons les doigts et attendons le mois de janvier 2014. Il faut continuer d'espérer

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