Les chefs d’Etat de la CEMAC (Commission de la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale) ont décidé, lors de leur dernière rencontre
qui s’est tenue du14 au 15 juin 2013 à Libreville, de la libre circulation des
personnes dans la zone. Il s’agit en fait de la suppression des visas pour les
citoyens des Etats membres ; il suffit d’une simple carte d’identité
nationale pour circuler à partir de janvier 2014.
Beaucoup d’observateurs sont cependant dubitatifs devant
cette décision ; jusque-là, s’il n’y
avait pas de difficultés particulières par la circulation des citoyens du
Cameroun, du Congo, de la RCA et du Tchad à circuler ces pays, il en était
autrement du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui fermaient leurs frontières
et faisaient de la résistance à l’intégration de la zone. Cette décision
sera-t-elle vraiment suivie d’effet ?
La CEMAC est en retard sur tous les autres groupes sous
régionaux africains dans le projet d’intégration dont la CDEAO (Communauté
Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest) où la libre circulation des
personnes est effective depuis plusieurs années. La CEMAC doit faire bouchée
double pour se mettre au même niveau que les autres. Plusieurs pesanteurs la
retardent, parmi lesquelles la crainte des Etats comme le Gabon et la Guinée
Equatoriale qui sont des producteurs de pétrole et qui craignent d’être
littéralement envahis par les citoyens des autres Etats de la zone.
L’Union Africaine doit beaucoup plus s’appuyer sur les
sous-ensembles régionaux pour arriver petit à petit à la construction de l’unité
africaine. Les grandes décisions d’Addis-Abeba risquent de ne rester que dans l’ordre
des idées si elles ne passent pas par le biais des groupes sous régionaux. Nous
voyons comment cela est à l’œuvre au Mali, en RCA et à Madagascar.
La décision de la CEMAC donne beaucoup d’espoir dans la
zone. En attendant, croisons les doigts et attendons le mois de janvier 2014. Il faut continuer d'espérer
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