mercredi 12 juin 2013

RCA, les religions contre la haine et la division (par Pascal Djimoguinan)


         Du lundi 10 au mardi 11, une rencontre a eu lieu entre une quarantaine de responsables religieux à Bangui. Le thème de cette rencontre est « Conflit et médiation ». C’est à l’initiation de Mercy Corps, une organisation internationale que cette rencontre se fait. Le but recherché est d’atténuer les tensions religieuses qui ont eu tendance à s’accentuer depuis la prise du pays par la coalition Séléka.
          Durant toute sa marche vers Bangui jusqu’à la prise de cette ville par les sélékas, les maisons religieuses ont été systématiquement visitées, les églises chrétiennes, tant catholiques que protestantes ont été pillées. Le constat de la commission épiscopale « justice et paix » est bien parlant : « La Commission Episcopale Justice et Paix s’inquiète du climat malsain. Rien ne marche. Absence de l’administration, atteinte à l’ordre constitutionnel, atteinte aux droits humains. Une rébellion d’extrémisme religieux aux intentions maléfiques caractérisées par la profanation et la destruction programmée et planifiée des édifices religieux, notamment des chrétiens et, en particulier les Eglises Catholiques et Protestantes. Sur toute l’étendue du territoire national, l’Eglise Catholique a payé le prix fort de tous les dégâts. Certains diocèses tels que Kaga-Bandoro, Bambari, Alindao, Bangassou et Bossangoa ont été sérieusement secoués. Une rébellion d’affairisme ayant entrainé des conséquences graves au sein de la population.
Agressions des prêtres, religieux et religieuses et des pasteurs. Nous citons, à cet effet, le Président de la Conférence Episcopale Centrafricaine [CECA], Monseigneur Edouard MATHOS, Evêque de Bambari, le 27 décembre 2012 ; les Sœurs de Saint Paul de Chartre à Bossembélé dont les biens ont été pillés et saccagés dans la nuit de samedi 23 mars 2013 ; le braquage des Pères Spiritains de la Maison Principale Saint Charles par des bandits armés non identifiés dans la nuit du 25 et 26 mars 2013 ; le Père Séraphin ZOUKA, Curé de la Paroisse Sainte Anne à Kassaï avec poignard à la gorge dans la nuit du 25 mars 2013 ; et l’événement récent de l’enlèvement de l’Abbé Francis Saint Clair SIKI, Curé de la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception et du Chancelier de l’Archidiocèse de Bangui, l’Abbé Dieu-Béni BANGA, le samedi 27 Avril 2013.
       Poursuites et recherches de certains responsables des Communautés religieuses, entre autres, la Sœur Supérieure Lucie MBOMBY de la Communauté Filles de Marie Missionnaire à Bangui dans une situation inquiétante. Nous notons également que mademoiselle Elisabeth Blanche OLOFIO, journaliste à la radio BE-OKO de Bambari, mère de deux enfants dont le journal le Démocrate, n° 2861, du mercredi 09 janvier 2013 avait parlé la croyant morte, se trouve elle aussi présentement poursuivie et recherchée activement par les éléments de la Seleka dans un état de traumatisme crânien et mental. Sans oublier les responsables de l’ONG Maison de l’Enfant et de la Femme pygmée. »

                   Cette rencontre réunit les responsables de différentes confessions religieuses pour tenter de créer ensemble un climat religieux et d’éviter d’exacerber les tensions religieuses. L’archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga dans une interview sur la RFI a appelé à la réconciliation et à séparer nettement le politique du religieux en Centrafrique.

          Les religieux doivent éviter de sombrer dans la haine mais en même temps œuvrer pour qu’il n’y ait pas d’impunité. Pour retrouver la paix, les différentes dénominations religieuses doivent exiger et œuvrer pour que la justice se face.

1 commentaire:

  1. il est important que toutes les parties s'investissent afin de construire une paix durable

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