Les
days sont un peuple au sud du Tchad, dans le Mandoul ; il règne autour
d’eux une forte suspicion, relent de la colonisation. Il est courant de se
moquer d’eux et de les tenir éloigner. Cela est sans doute une voie de facilité
que les autres tribus adoptent pour ne pas se remettre en question quant à leurs
propres attitudes vis-à-vis de la colonisation. Il est peut-être temps de faire
justice aux days et de reconnaître qu’ils ont subi une forte répression au
cours de la colonisation. Nous reprenons ici quelques bribes de textes qui nous
aideront sans doute à commencer à comprendre de quoi il en est. Il y a eu en
fait deux guerres : celle du Mandoul en 1912 et celle de Bouna de 1928 à
1929. Que cela nous aide à faire des recherches plus approfondies (ADLER, Les Day de Bouna, INTSH, Fort-Lamy, 1966 ;
EYDOUX, Rapport politique de 1955).
En 1908, Bouna est signalé dans les rapports d’archives
comme un marché d’esclaves fort actif. Les chefs day de Bangoul, Bouna et Baya
sont hostiles à l’occupation française, qui est loin d’être effective à ce
moment. Ce sont les représentants du sultan du Baguirmi, Gaourang, qui ont la
haute main politique sur le pays. Il existe ainsi un double pouvoir, mais le
second, celui du colonisateur n’est encore que théorique ; l’impôt rentre
à grand peine et souvent les agents des français sont molestés.
C’est alors que sous l’autorité du Capitaine Cros
commence une dure répression, qui vise à mettre fin au trafic des esclaves et à
implanter définitivement l’administration française. – Mais, en 1912, un an
après la création du poste de Moïssala, l’agitation persiste. On signale, en
plusieurs endroits, - et à Bouna notamment, - la présence de féticheurs, qui
proclament que les morts vont se relever pour chasser les français. Ils disent
que les fusils ne sont plus à craindre, car leurs balles se transforment en
eau, et que, désormais, les guerriers sont invulnérables.
(Neuf tirailleurs ayant été tués) La répression est
impitoyable : on parle de « guerre du Mandoul », et quand le
Capitaine Cross quitte le Tchad, il a droit au titre de « pacificateur du
Moyen-Chari ».
… En 1917, Nunga, Ngar-em-ndogo de Bouna est
destitué, son canton supprimé. Bouna fusionne avec Bara, sous la poigne de
KOKO, « l’homme fort, nécessaire dans cette région rebelle à toute
autorité ».
… En 1921, Koko meurt, peut-être empoisonné. Bouna et
Bara passent sous la coupe de Batinda, chef de canton de Ngalo, qui va devenir
bientôt le puissant chef de groupe des trois cantons du nord de Moïssala.
Batinda installe son parent Yorade Tatola à Bara, le futur chef de groupe de
tous les cantons du sud avait soutenu la candidature de Jean Ndouba, fils de
Koko. Cette rivalité annonce déjà : La
guerre de Bouna
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