jeudi 6 juin 2013

La Côte d’Ivoire malade d’elle-même (par Pascal Djimoguinan)


Nous avons appris le 3 juin que les juges de la CPI ont demandé des éléments de preuves supplémentaires avant de décider d’un éventuel procès de monsieur Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire. Deux des trois juges estiment que les éléments de l’accusation que le procureur de la CPI a présentés ne permettent pas de faire en l’état le choix d’un procès. Il n’en fallait pas plus pour que le camp de Gbagbo exulte et crie à la victoire alors que le camp Ouattara fait ressortir qu’il ne s’agit pas d’une annulation de la procédure et que ce n’est que partie remise. Ce qu’il en ressort pour tout observateur extérieur est que la Côte d’Ivoire est divisée en deux. Comment, dans ces conditions, gagner les combats politique, économique et social ?

            Cette décision de la CPI ne révèle qu’un fait ; la Côte d’ivoire est en panne depuis la crise post-électorale qui a abouti à l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo en avril 2011 et son transfert six mois plus tard dans la prison de Scheveningen aux Pays-Bas (la prison de la Cour pénale internationale). Toute la vie politique, économique et sociale semble être un cliché, figé depuis la fin des élections.

            Aucun dialogue politique ne semble possible. Les partis politiques, qu’ils soient du camp Gbagbo ou du RHDP (camp Ouattara), n’arrivent pas à prendre langue et à donner sa chance à la politique. Tout est arrêté sur une seule exigence : la libération de monsieur Laurent Gbagbo et de ses partisans arrêtés avant tout dialogue et que tout processus politique normale ne reprenne son cours.

            Cette division des camps politiques se retrouve également au niveau de la population qui épouse les vues de l’un ou l’autre camp. Cela est d’autant plus dangereux pour le pays qu’il y a de temps en temps des troubles venant de bandes armées supposées appartenir au camp Gbagbo. Cela fait que le pays est en état quasi insurrectionnel

Cette situation fait que la Côte d’Ivoire n’arrive pas à sortir de la crise et aucun signe ne semble montrer que cela est pour bientôt. Est bien malin celui qui peut trouver une solution devant cette intransigeance d’un camp ou de l’autre. Comme nous l’a fait comprendre Eric Weil, les hommes…  qui vivent en société… acceptent le dialogue, parce qu’ils ont déjà exclu la violence ». Il faudra à un moment que les deux camps acceptent de dialoguer et que la politique reprenne sa place. La politique de la chaise vide n’a jamais porté du fruit. Il est nécessaire que les différents partis reprennent le jeu politique. C’est bien dommage que le parlement soit boudé au profit d’un enfermement mortifère.

Lorsqu’on se rend compte que c’est la troisième année que les choses se passent de cette façon, on se demande quand les politiciens pourront oublier leurs intérêts personnels pour penser à l’Etat. Tout le monde sait que le RHDP seul ne pourra pas construire la Côte d’Ivoire ; on pourra dire la même chose pour le camp Ouattara. La Côte d'Ivoire, c'est plus que Ouattara et Gbagbo.
 Et on ne peut diriger un pays en le maintenant entre parenthèses.

1 commentaire:

  1. Bien dit, j'ai l'impression que la COTE D'IVOIRE ne se limite qu' ces 2 la. On laisse de cote les vrai questions pour se focaliser sur 2 personnes qui nous pourrissent la vie. Si chaque ivoirien et chaque habitant de ce pays.pouvait comprendre que ces personnes passeront et qu'on passera d'ailleurs tous. Que laisserons nous aux futures generation? Division? Guerre? Haine?

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