lundi 30 décembre 2013

Bangui, situation de ni paix ni guerre (par Pascal Djimoguinan)


            La ville de Bangui vit ces jours-ci une situation où tout ne tient qu’à un fil. Il suffit à chaque fois de quelques secondes pour qu’on bascule du calme à des tirs nourris dont personne ne semble vraiment connaître l’origine. Comment prévoir l’avenir immédiat dans une telle confusion ?

            Depuis quelques heures, Bangui connaît un calme que beaucoup d’analystes qualifieraient de relatif.  Il y a des longs moments de calme, interrompus de temps en temps par des moments de tirs ou d’explosions. Personne ne prend vraiment la peine d’informer sur ce qui se passe réellement.

            La population a pris l’habitude de profiter de ces moments de calme pour sortir des quartiers considérés comme chauds, pour chercher refuge dans des endroits « plus sécurisés ». Il semble que rien que dans la ville de Bangui, il y aurait autour de 56 sites où se regroupent les déplacés. Le plus grand de ces sites serait celui de l’aéroport, sécurisé par l’armée française et qui compterait jusqu’à 100.000 personnes.

            Pendant ce temps, il y a quelques expatriés, surtout les citoyens tchadiens (mais aussi des camerounais), qui fuient la Centrafrique pour regagner leurs pays d’origine. Il est bien dommage que des populations qui aient vécu longtemps ensemble en bon commerce soient victimes de calculs politiques à courte vue; il y a trop de haine et de rancœur  en ce moment entre certaines communauté. Il faudra à un moment s’attaquer à ce problème car il sera impossible de faire la vraie paix avec cette décrépitude de la cohésion sociale. Ce qui est dommage, c’est que sans calme, il est impossible que la société civile puisse se faire entendre. Elle doit faire un effort pour monter en puissance et occuper un espace qui reste tristement vide.

            Il est cependant positif de voir qu’au milieu de tout ce chaos, des militaires, tant français qu’africains passent leur temps à patrouiller et à tenter de maintenir une « paix relative ». Les jours qui viennent nous diront si nous sommes entrés dans un cercle vertueux et que la situation va se normaliser.
            Il est en tout cas temps que les différentes milices se rendent compte de la situation de la Centrafrique et qu’elles adoptent des attitudes plus positives.


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