La ville de Bangui vit ces jours-ci une situation où tout
ne tient qu’à un fil. Il suffit à chaque fois de quelques secondes pour qu’on
bascule du calme à des tirs nourris dont personne ne semble vraiment connaître
l’origine. Comment prévoir l’avenir immédiat dans une telle confusion ?
Depuis quelques heures, Bangui connaît un calme que
beaucoup d’analystes qualifieraient de relatif.
Il y a des longs moments de calme, interrompus de temps en temps par des
moments de tirs ou d’explosions. Personne ne prend vraiment la peine d’informer
sur ce qui se passe réellement.
La population a pris l’habitude de profiter de ces
moments de calme pour sortir des quartiers considérés comme chauds, pour
chercher refuge dans des endroits « plus sécurisés ». Il semble que
rien que dans la ville de Bangui, il y aurait autour de 56 sites où se
regroupent les déplacés. Le plus grand de ces sites serait celui de l’aéroport,
sécurisé par l’armée française et qui compterait jusqu’à 100.000 personnes.
Pendant ce temps, il y a quelques expatriés, surtout les
citoyens tchadiens (mais aussi des camerounais), qui fuient la Centrafrique
pour regagner leurs pays d’origine. Il est bien dommage que des populations qui
aient vécu longtemps ensemble en bon commerce soient victimes de calculs
politiques à courte vue; il y a trop de haine et de rancœur en ce moment entre certaines communauté. Il
faudra à un moment s’attaquer à ce problème car il sera impossible de faire la
vraie paix avec cette décrépitude de la cohésion sociale. Ce qui est dommage, c’est
que sans calme, il est impossible que la société civile puisse se faire
entendre. Elle doit faire un effort pour monter en puissance et occuper un
espace qui reste tristement vide.
Il est cependant positif de voir qu’au milieu de tout ce
chaos, des militaires, tant français qu’africains passent leur temps à
patrouiller et à tenter de maintenir une « paix relative ». Les jours
qui viennent nous diront si nous sommes entrés dans un cercle vertueux et que
la situation va se normaliser.
Il est en tout cas temps que les différentes milices se
rendent compte de la situation de la Centrafrique et qu’elles adoptent des
attitudes plus positives.
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