samedi 21 décembre 2013

Désarmement, le casse-tête centrafricain (par Pascal Djimoguinan)


            La Centrafrique, plus particulièrement le ville de Bangui, connaît un regain de violence depuis quelques jours alors que les forces de maintien de paix (tant françaises qu’africaine) essaie de multiplier les patrouilles et de procéder au désarmement des milices. Les faits sont en train de démontrer que les choses ne seront pas aussi simples qu’on l’imaginait.

            Le conflit qui a recommencé depuis quelques jours oppose, semble-t-il, les ex Seleka aux antibalaka.


            Une question vient à brûle-pourpoint. Les séléka ont été cantonné dès les premiers jours de l’arrivée des forces de l’opération Sangaris. Comment alors les séléka peuvent-ils ainsi sortir armés à leur guise pour affronter les antibalaka ? Il faudrait peut-être alors revoir les conditions du cantonnement si cela ne crée qu’une passoire inutile qui n’arrête pas la capacité de nuisance des seleka. Cependant, si l’on pense que le cantonnement est bien fait, alors qu’on nous dise qui sont réellement les protagonistes.
           Une deuxième question est de se demander d’où sortent les antibalaka. Les faits montrent qu’ils ont une grande capacité de se fondre dans la population civile. Cela complique les choses car il ne sera pas aisé de les désarmer. En plus, la population civile pourrait facilement leur servir de boucliers humains en cas de pépin. Il faudra peut-être commencer à clarifier les choses. Toute personne qui s’oppose à la résolution des Nations-Unies demandant le désarmement des milices se met hors la loi. Il n’est plus temps qu’une milice, de quelque bord qu’elle soit, impose encore ses conditions. Il faut que tout le monde soit désarmé et que la sécurité de la population civile soit assurée. Ce n’est pas normal que chaque jour, cette population soit aux aguets et qu’elle passe son temps à courir et à se réfugier dans les édifices religieux et dans la brousse.

            Le plus grand danger vient du fait que plus la situation perdure, plus des politiciens donnent une coloration religieuse à un conflit politique. Il faudrait que les leaders religieux, la société civile et les hommes de bonne volonté s’engagent à désamorcer cette situation. Les rumeurs sont mortifères ; il faut que les medias informes davantage la population. Tout doit être mis en œuvre pour éviter la catastrophe.

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