samedi 7 décembre 2013

Bangui, la peur plane sur la ville (par Pascal Djimoguinan)


            Bangui, deux jours après les combats qui ont opposé les ex Séléka aux antibalaka, ressemble à une ville fantôme. Les rues sont vides dans la journée. Seuls les véhicules militaires français de l’opération sangaris, ceux de la Fomac et des ex Séléka circulent.

            La population civile vit dans la plus grande peur. Certains quartiers se sont vidés de leurs habitants qui se regroupent dans les édifices religieux et à côté de l’aéroport de Bangui pour se mettre sous la protection des soldats français.

            Les nouvelles ne sont pas bonnes. Avec les combats du jeudi, les pillages ont commencé ; les antibalaka pillaient certains magasins tandis que les ex Séléka mettent certains quartiers en coupes réglées.

            Les massacres des populations se perpétuent. Si les antibalaka s’acharnent contre la population musulmanes avec des machettes et des coutelas, les ex Séléka, la nuit venue, passent de maison en maison dans certains quartiers pour enlever les hommes et les exécuter.

            Un passage à la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui laisse sans voix. Il faut avoir du cœur pour oser regarder : des corps éventrés, démembrés, horriblement mutilés. La boucherie… à l’arme blanche et au fusil.

            Dans la soirée du vendredi 6 novembre, la Croix-Rouge centrafricaine déclare avoir ramassé trois cents (300) corps sans vie. La nuit a interrompu le ramassage qui reprendra le samedi.

            C’est l’horreur sans nom. Les pires prévisions semblent se réaliser. Le conflit est en train de prendre dangereusement une tournure religieuse. Au point où on en est, peut-on encore arrêter la folie meurtrière ?

            Aux grands maux, les grands moyens. La seule alternative est que les français de l’opération sangaris et les armées africaines prennent complètement le contrôle de Bangui. Des décisions doivent être prises à cet effet :

- Imposer le cantonnement des ex Séléka dans des endroits bien précis (camps)

- Interdire la circulation des séléka. Considérer que tout homme armé, autre que les français ou les militaires des forces africaines, comme force négative qu’il faut neutraliser.

- Augmenter la présence des forces maintien de la paix dans les quartiers pour assure la sécurité des civils.

            Si Dans la journée du vendredi des rafales ont sillonné le ciel de Bangui aussi bien dans la matinée et dans la soirée, il faut que cela continue pour rappeler aux forces négatives qu’elles n’ont plus la maîtrise de la ville. A cela, il faudrait que des hélicoptères décollent pour contrôler la ville et ne pas hésiter à faire feu quand le besoin se fait sentir.

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