Encore une fois, malgré la présence des forces françaises
de l’opération Sangaris et celles de la Misca, des incidents ont eu lieu
oppsant les éléments de l’ex Seleka et ceux de la milice antibalaka au quartier
Gobongo à Bangui. Par ailleurs, près de l’aéroport, un véhicule de la Misca
transportant des soldats tchadiens a essuyé des tirs d’origine inconnue,
faisant 6 blessés dont 2 dans un état grave. Le point commun dans ces deux
événements est que des soldats tchadiens de la Misca y sont plus ou moins impliqués.
Cela n’appelle-t-il pas à tirer certaines conclusions ?
Une chose est sûre ; auprès de la population de
Bangui, les soldats tchadiens de la Misca ont perdu toute crédibilité. Il n’est
plus temps de se demander si cela est dû à l’info ou à l’intox. Cela a déjà
trop duré pour qu’un simple discours puisse arranger les choses.
Beaucoup de centrafricains, à tort ou à raison, accusent le
président tchadien d’être de mèche avec la Seleka. Ce qui est sûr, c’est qu’il
était vraiment difficile à certains moments de faire la différence entre les
soldats tchadiens de la fomac des Seleka. Ils portaient tous la chèche et
parlaient souvent arabe (pour les centrafricains, il est impossible de faire la
différence entre l’arabe tchadien et l’arabe soudanais et encore pire de savoir
si quelqu’un fait semblant de parler arabe en utilisant quelques mots arabes
dans une phrase sans sens ; nous en avons déjà été témoin plusieurs fois
dans Bangui).
Avec la suspicion qui ne cesse de grandir à propos des
soldats tchadiens, il faudrait avoir le courage de se poser la question de
savoir si on veut vouloir le bien de quelqu’un contre sa volonté. Les
opérations de maintien de paix sont celles où la confiance joue un très grand
rôle. Si les soldats tchadiens n’ont plus la confiance des centrafricains, leur
présence ne porte-t-elle pas préjudice aux forces étrangères présents en
Centrafrique ?
La solution à ce problème serait assez simple. Le Tchad
pourrait se retirer de la Misca et être remplacé par un autre pays. Cela aurait
l’avantage de clarifier les choses. Pour que les opérations de désarmement
puissent avoir un succès, il faudrait que la neutralité des forces étrangères
en Centrafrique ne souffre d’aucun soupçon.
Il faudra donc que le président Idriss Deby du Tchad, en
entente avec ses pairs, prenne la décision courageuse de retirer les militaires
tchadiens de la Misca. Le Tchad serait ainsi en réserve pour aider autrement si
le besoin se fait sentir. Cela ne serait pas un acte de lâcheté. S'il a fallu à un moment, compter sur les soldats français parce qu'il
n'y avait pas beaucoup d'autres pays prêts à s'engager en RCA, cela n'est
plus le cas maintenant. La présence
des soldats tchadiens est par ailleurs très appréciée au Mali. Il faudrait donc
s’en tenir à cette intervention.
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