La crainte est en train de devenir une réalité. La
situation des forces de maintien de la paix en Centrafrique est en train de
devenir un vrai bourbier. L’opération Sangaris qui était censée restaurer la
paix et la sécurité à Bangui puis dans toute la Centrafrique en 6 mois connaît
ses premiers ratés. Tout montre que la situation va aller en se compliquant
chaque jour. Il faudrait que très vite une solution soit trouvée.
Dans la journée du dimanche 23 décembre, des incidents ont éclaté dans un quartier de Bangui proche de l’aéroport, le quartier Yangoto, alors qu’une opération de désarmement était en cours. Un accrochage aurait opposé les soldats français à quelques éléments de l’ex séléka dont trois seraient tués. Des manifestants civils pro-séléka ont barricadé les rues avec des pierres et brûlé des pneus pour protester contre la présence des français. Leur grief est que le désarmement laisserait les musulmans à la merci de la population et de la milice « antibalaka ». Dans l’après-midi, des musulmans ont marché pacifiquement en criant contre la France. Manifestement, les forces françaises ont perdu leur crédibilité aux yeux des musulmans. Pour ces derniers, la France serait là pour soutenir les chrétiens contre les musulmans. En tout cas, le péché originel de la force Sangaris aura été, dans les premiers jours de l’opération, d’avoir désarmé des éléments de l’ex séléka et de les avoir laissés sans défense et n’avoir rien fait pour les arracher des mains de la foule qui les lynchait à mort. La France aura du mal à s’en racheter. Il lui faudra faire amende honorable !
Parmi les forces de maintien de la paix, il y a également
le contingent tchadien qui n’a pas la confiance de l’autre partie de la
population qui l’accuse de prendre parti pour les ex séléka et la population
musulmane. Les revendications s’élèvent pour que le Tchad retire ses militaires
de la Centrafrique. La situation est telle que le Tchad a décidé d’évacuer ses
ressortissants de la Centrafrique.
L’équation centrafricaine s’est encore plus compliquée
car le mot sécession a été prononcé. Un chargé de mission à la présidence,
Abakar Sabone, en accusant la France d’être partisane a déclaré : « Dans un délai d’une semaine, nous allons
prendre la décision que tous les Nordistes, musulmans, rentrent dans le Nord et
demander la scission de la République en deux : Nord et Sud ».
Même si par la suite, le porte-parole de la présidence, Guy Simplice Kodégué, a
affirmé que déclaration n’engage pas le chef de l’Etat, il faut dire que cela
vient rendre les choses encore plus complexes.
Jusque-là, il n’y a pas encore eu un grand désarmement
des antibalaka mais il faut prévoir que lorsque cela se fera à grande échelle,
ce sera l’autre partie de la population qui commencera à manifester contre les
forces de maintien de paix.
En tout cas, on est pas sorti de l’auberge et il faut s’attendre
à ce que les jours à venir voient la tension monter encore d’un cran. Bien
malin celui qui sera capable de dire comment tout cela va finir !
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