On parle enfin de ce qui est en train de se passer en
Centrafrique. Beaucoup entendent tout simple parler de guerre et des morts. Ce
qu’on ignore souvent, c’est que tout conflit entraine une crise humanitaire
profonde. Il est impossible de faire voir l’ampleur de la souffrance d’un
peuple. L’expérience dépasse toujours tout ce qu’on peut décrire. Cependant,
les chiffres peuvent quelquefois faire froid dans le temps ; ils peuvent
donner le tournis parce qu’ils font prendre conscience que l’horreur est à son
comble.
La situation sécuritaire en Centrafrique reste une
préoccupation majeure, plus particulièrement pendant ce mois de décembre où la
crise semble connaitre un pic. Il faudrait que dans les jours qui arrivent, on
arrive à assurer la sécurité de la population civile pour éviter de sombrer
dans le chaos sécuritaire généralisé.
Dans toute la Centrafrique, les humanitaires affirment qu’il
y a maintenant 639.000 personnes déplacées. Si l’on se rend compte que
la population de la RCA est de 4,7 millions d’habitants, on ne peut que rester
songeur.
Dans la ville-même de Bangui, il y a 214.000
personnes déplacées alors que dans toute la ville, il y a 600.000 habitants. C’est
près de la population totale de Bangui qui est déplacée ; elle vit soit
près de l’aéroport, soit dans les paroisses, soit dans au monastère ou autres
maisons religieuses.
Avec toutes ces personnes déplacées, toutes les activités
sont arrêtées. La plupart des gens vivent au jour le jour. Il suffit d’un arrêt
de quelques jours pour que toutes les activités régénératrices de revenu périclitent.
Ce n’est donc pas étonnant que 2 millions de personnes ont besoin d’une aide
alimentaire ; cela fait plus de 43% de la population.
Ces chiffres font voir toute la misère qui se cache
derrière les conflits armés qu’on voit à la télévision.
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