lundi 5 janvier 2015

Tchad : péage routier, un incivisme doublé d’une corruption (par Pascal Djimoguinan)



            Depuis près d’une décennie, les voyages au Tchad sont devenus plaisants grâce à l’amélioration du système routier. Les grands axes sont bitumés et cet effort continue à s’étendre. Le coût à payer pour les usagers est le péage routier, censé apporter une contribution aux travaux contre la dégradation de la route ; malheureusement, le constat est qu’une grande partie du réseau se dégrade sans qu’il n’y de réparation. A quoi cela tient-il ? Quelle solution apporter pour une amélioration de l’état de nos routes ?
            Le réseau routier sur les grands axes entre le sud du pays et N’Djamena semble être parfait ; on est content de l’utiliser et avec les grands bus des sociétés de transport, il fait vraiment bon de voyager. Les véhicules particuliers également partagent cette joie du voyage. Il y a cependant des ratés. Lorsque l’on emprunte le tronçon Djouman-Bongor, on est en droit de se poser des questions. On se croit revenu plusieurs années en arrière. L’état de la route est tellement mauvais qu’on se demande ce qui a pu se passer. Malgré cela, on doit payer le péage sur ce tronçon. On peut se demander si c’est par habitude uniquement que l’on fait payer pour affronter le calvaire.
            Et cela dure déjà depuis un certain temps. On peut légitimement s’interroger sur la destination des fonds récoltés par le biais du péage. Lorsque l’on voit l’intensité du trafic, on ne peut se leurrer sur la pacotille accumulée.
            Bien sûr, on ne peut nier des combines qui se sont installées au fil du temps :
 Certains chauffeurs s’entendent bien avec les agents chargés de faire payer aux postes de péage. Il suffit de bien observer pour voir le jeu. Certains chauffeurs en arrivant donnent les 500 francs mais ne prennent pas les tickets. A leur retour, l’agent leur rendra la pareille en les laissant passer sans payer.
            Cela est grave car il y a enrichissement illégal de l’agent chargé de vendre les billets d’une part et de l’autre, des chauffeurs qui utilise les axes sans payer. Ici on retrouve à la fois la corruption et l’incivisme.
            Alors qu’il est écrit que les tickets doivent être datés cela n’est pas toujours ainsi ; cela fait que le même ticket peut être utilisé plusieurs jours. Il y a donc un manque à gagner évident.
            Ce qui est étonnant, c’est que rien ne semble se mettre en place pour réprimer cette fraude. On laisse faire comme si cela était normal.
            Pourquoi n’y a-t-il pas des brigades chargées des vérifications ? Il suffirait qu’à intervalle régulier, ces brigades procèdent à la vérification pour voir si tous les véhicules qui utilisent l’axe routier sont en règle. Si ce n’est pas le cas, il y a une amende prévue et la loi devrait être appliquée.
C’est à ce prix qu’on pourra peut-être exiger que les voies qui se dégradent soient réparées avec célérité. Ce qui sûr, c’est qu’il ne faut jamais laisser les mauvaises habitudes s’installer. On s’habitue malheureusement vite au mal.



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