mercredi 3 septembre 2014

Centrafrique : le bal des dupes (par Pascal Djimoguinan)



Il n’est un secret pour personne aussi bien en Centrafrique que pour tout observateur averti, pour peu qu’il ne consente à analyser la situation socio-politique Centrafrique. Tenir les élections en février 2015 est une pure utopie. Pourtant…
            Le président Hollande, en envoyant la force Sangaris dans une Centrafrique déchirée, voulait en même temps caresser l’opinion publique française dans le sens du poil. Il était bon ton d’affirmer que l’opération serait de courte durée et que les forces françaises, en compagnie des forces africaine allaient rapidement remettre de l’ordre dans le pays.
            Lorsque le président Djotodia a été demis et que Catherine Samba-Panza a pris place, la diplomatie française a crié sur tous les toits que la date limite pour les élections était février 2015.
            Ce qui est étonnant, c’est qu’il ne s’est trouvé aucune voix pour douter de cette opportunité. Tout le monde voyait que la violence ne baissait guère ; au contraire, on assistait à un regain périodique. La guéguerre entre ex séléka et antibalakas de toutes tendance entretenait cet état de fièvre.
            Dans leurs tanières, les leaders politiques, comme des lions, observaient les choses en évitant de se faire piéger. Chacun attendait son heure en attendant le moment propice pour élever la voix. Tous savaient qu’il fallait à un jour dénoncer l’impossibilité de tenir la date des élections ; ce serait le moment de faire monter les enchères.
            Finalement, le silence est rompu, après la démission du Nième gouvernement de la transition. Invité sur les antennes de RFI (Radio France internationale) le lundi 1er septembre, monsieur Dieudonné Kombo-Yaya, le président de l’Autorité nationale des élections (ANE) affirmait que la transition allait se prolonger car elles ne pourront pas se tenir en février 2015 comme prévues car elles ne pourront pas être organisées à temps. En effet les membres de l’ANE ont du mal à travailler car l’insécurité est grande partout dans le pays.
            La question à se poser est de savoir quand est-ce que la sécurité pourra revenir et que l’on pourra organiser les élections. Il ne faut pas être un génie pour savoir que c’est reparti pour la transition. L’année 2015 finira peut-être sans qu’on ne voit la fin de la transition.


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