Peuple du Tchad, chers
compatriotes,
Nous
fêtons aujourd’hui les 65 ans d’indépendance de notre pays le Tchad : 11
août 1960, 11 août 2025. Dans la vie d’un homme, cela fait beaucoup, mais dans
la vie d’une nation, ce n’est qu’un début. Cela signifie que tous les gestes
que nous posons aujourd’hui, peuvent influer sur le destin de ce pays qui se
construit. Nous avons donc le privilège d’être les bâtisseurs de notre
pays ; cela signifie que le Tchad ne sera que ce que nous en faisons.
C’est une grande responsabilité pour chacun et chacune de nous.
Cette
fête peut aussi être pour nous l’occasion de nous arrêter un instant pour
revoir le chemin parcouru. Cette relecture du passé, nous permet de nous
appuyer sur le présent, pour nous pencher vers l’avenir que nous voulons
construire ensemble.
Plusieurs
pistes de relecture sont possibles. Nous préférons, quant à nous, prendre comme
grille de lecture, la devise de notre pays : Unité, travail, progrès.
Tout
d’abord « l’unité » : Les différents régimes qui se sont succédés
au Tchad, ont fait de l’unité leur cheval de bataille. Longtemps, il a été
question, dans les discours, de « réconciliation nationale ». Les
différents dirigeants se sont rendus compte que rien ne pouvait se construire
dans ce pays sans une réconciliation nationale, qui pouvait créer des
conditions pour qu’il y ait l’unité. Nous devons changer le regard que nous
posons les uns sur les autres, en fonction de la communauté à laquelle nous
appartenons.
Si
aujourd’hui, le mot ne revient pas comme tel dans les discours, on le retrouve
sous le terme du « vivre ensemble, de cohabitation ». Cela est-il
vécu dans les faits ou n’est-il qu’un leurre ? Nous contentons-nous
simplement de discours incantatoires, sans réelle prise sur la réalité ?
Les conflits récurrents entre nos différentes communautés avec les victimes
qu’elles produisent viennent nous contredire quand nous affirmons que nous
cherchons l’unité du pays. Cela signifie que l’unité pose un sérieux problème
et qu’il y a un vrai effort à faire dans ce domaine.
Ensuite,
nous avons le « travail » : Nous savons que le monde paysan
travaille, avec le peu de moyens dont il dispose. Il faudrait améliorer les
moyens de production agricole et moderniser le domaine de l’élevage. Nous ne
pouvons pas continuer de fonctionner avec nos techniques archaïques sans tenir
compte des changements qui surviennent dans le monde. Nous devons nous adapter
car la terre n'est pas extensible à volonté. Cela suppose un sérieux travail de
réflexion et de concertation avec les différents acteurs sur le terrain.
Il
y a également l’épineux problème des diplômés sans emploi. Comment donner du
travail à tous ? Il y a des bras vigoureux qui ne demandent qu’à
travailler. Il faut des initiatives audacieuses, tant dans le domaine public
que privé pour créer des emplois, pour favoriser les créations d’activités
génératrices de revenus. La jeunesse se sent abandonnée. Il y a beaucoup à
faire dans ce domaine.
Enfin,
il y a « le progrès ». Nous voyons qu’en quelques décennies, les
villes ont considérablement grandi un peu partout au Tchad, plus
particulièrement la ville de N’Djamena. Cela suppose un grand effort pour
mettre en place l’infrastructure nécessaire. Beaucoup de choses ont été faites,
mais le problème essentiel au Tchad, c’est de l’eau courante et de
l’électricité sans lesquelles il serait difficile de parler de progrès.
Autrefois,
dans le pays, il n’y avait que 150 kilomètres de route bitumée, entre N’Djamena
et Guelendeng. Aujourd’hui, il y en a plus. Cependant le problème de
l’entretien de ces routes se pose. Tout en faisant le travail de maintenance,
il faut continuer à bitumer davantage de routes pour désenclaver certaines
régions, difficiles d’accès en saison sèche et pratiquement impossible à joindre
pendant la saison des pluies.
En
parlant de progrès, il ne faut jamais oublier de parler des hommes. Il n’y a
pas de progrès quand la population ne mange pas à sa faim et ne dispose pas de
soins primaires. Certes nos dispensaires qui sont devenus des centres de santé
se sont multipliés partout dans le pays mais disposent-ils d’assez de
médicaments pour soigner toute la population et dont le prix est à la portée de
la bourse des plus pauvres ? L’Etat ne devrait jamais démissionner devant
ce défi. Le progrès passe par-là.
Lorsque
nous étions plus jeunes, il y avait une chanson qu’aimaient tous les écoliers
et dont les paroles étaient :
Ô
tchadiens, ô tchadiens, mes amis,
Nous
avons assez dormi, le travail nous attend
Vivent
les tchadiens, tchadiens !
Unité,
unité, unité, travail progrès.
Les
jeunes devraient encore aujourd’hui apprendre cette chanson.
La
Radio nationale Tchadienne, (RNT) autrefois, était le ferment de l’unité et invitaient
la population, dans les diverses langues à travailler ensemble, dans l’unité.
Grâce à la RNT, j’ai appris à dire : « Tchadiens, Tchad
karandine ».
Peuple
du Tchad, chers compatriotes, bonne fête à tous et que Dieu sauve notre beau
pays le Tchad.
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