jeudi 23 janvier 2014

Centrafrique : la résilience ? (par Pascal Djimoguinan)


            Alors que tout le monde attend la prestation de serment de la présidente de transition de la Centrafrique dans l’après-midi et dans la foulée la nomination du Premier ministre, la violence refait surface. Dans les journées du  21 et 22 janvier, la Croix Rouge centrafricaine a parlé d’une quinzaine de personnes tuées et d’une trentaine de blessés, presque tous à l’arme blanche. La question qui se pose est de savoir si la population est capable de résilience.

            On parle de résilience généralement lorsqu’on veut parler de la capacité d’un organisme, d’une structure ou d’un groupe à s’adapter à un environnement changeant. Sur le plan psychologique, la résilience s’applique à un individu qui est affecté par un traumatisme et prend en compte l’événement qui l’a provoqué pour ne pas vivre dans la dépression et ainsi se reconstruit.

            L’environnement est tout le temps changeant en Centrafrique en ce moment. On passe d’une situation où la sécurité semble revenir à une situation d’insécurité totale. La population a-t-elle une personnalité bien structurée qui lui permettra de s’adapter où faudra-t-il passer par une thérapie ?

            La difficulté actuelle est aggravée par le fait que la nouvelle présidente de transition a accepté de travailler avec des cailloux dans sa chaussure. Elle a accepté de jouer le jeu de la confiance avec l’ex séléka, les facas et les anti-balaka.

            Le problème qui se pose semble assez simple pourtant. Il est impossible de faire une différence entre les facas et les anti-balaka. Et pourtant, on appelle les facas à venir reprendre leur poste. Ne faudrait-il pas commencer par cantonner les anti-balaka ? Cela les empêcherait d’agir en électrons libres. Déjà leurs chefs commencent à parler d’éléments anti-balaka incontrôlés comme le faisait déjà l’ex séléka.

            Il faudrait dans un premier temps cantonner toutes les milices, puis rappeler les facas. Pour le moment, seule la police et la gendarmerie devraient reprendre du travail. Le chemin de la paix en Centrafrique est encore long et il faudra se faire à cette idée. La paix ne viendra pas sous l’effet d’une baguette magique.

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