Alors que tout le monde attend la prestation de serment
de la présidente de transition de la Centrafrique dans l’après-midi et dans la
foulée la nomination du Premier ministre, la violence refait surface. Dans les
journées du 21 et 22 janvier, la Croix
Rouge centrafricaine a parlé d’une quinzaine de personnes tuées et d’une
trentaine de blessés, presque tous à l’arme blanche. La question qui se pose
est de savoir si la population est capable de résilience.
On parle de résilience généralement lorsqu’on veut parler
de la capacité d’un organisme, d’une structure ou d’un groupe à s’adapter à un
environnement changeant. Sur le plan psychologique, la résilience s’applique à
un individu qui est affecté par un traumatisme et prend en compte l’événement
qui l’a provoqué pour ne pas vivre dans la dépression et ainsi se reconstruit.
L’environnement est tout le temps changeant en
Centrafrique en ce moment. On passe d’une situation où la sécurité semble
revenir à une situation d’insécurité totale. La population a-t-elle une personnalité
bien structurée qui lui permettra de s’adapter où faudra-t-il passer par une
thérapie ?
La difficulté actuelle est aggravée par le fait que la
nouvelle présidente de transition a accepté de travailler avec des cailloux
dans sa chaussure. Elle a accepté de jouer le jeu de la confiance avec l’ex
séléka, les facas et les anti-balaka.
Le problème qui se pose semble assez simple pourtant. Il
est impossible de faire une différence entre les facas et les anti-balaka. Et
pourtant, on appelle les facas à venir reprendre leur poste. Ne faudrait-il pas
commencer par cantonner les anti-balaka ? Cela les empêcherait d’agir en
électrons libres. Déjà leurs chefs commencent à parler d’éléments anti-balaka
incontrôlés comme le faisait déjà l’ex séléka.
Il faudrait dans un premier temps cantonner toutes les
milices, puis rappeler les facas. Pour le moment, seule la police et la
gendarmerie devraient reprendre du travail. Le chemin de la paix en
Centrafrique est encore long et il faudra se faire à cette idée. La paix ne
viendra pas sous l’effet d’une baguette magique.
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