dimanche 12 janvier 2014

Centrafrique : la parenthèse se ferme-t-elle ? (par Pascal Djimoguinan)


            Quel gâchis ! La Centrafrique se retrouve 9 mois après la prise de Bangui par l’ex séléka comme au premier jour. Rien n’a été fait pour restaurer l’Etat. Maintenant, le président de la transition a démissionner et il faut tout reprendre. Le temps de transition qui vient de s’écouler ressemble à un temps entre parenthèses qu’il faut maintenant refermer. La Centrafrique est restée neuf mois dans le coma.

            La situation en Centrafrique est aujourd’hui des plus explosives. Nous nous trouvons devant un vide. L’exécutif n’est plus. La situation est pire que celle du 24 mars, date de la prise de Bangui par l’ex séléka. Non seulement il n’y  a personne au sommet de l’Etat, mais en se retrouve avec des milices armées de tout bord dont personne ne sait exactement comment il faudra les traiter. En plus, le degré de haine a atteint un niveau tel que le moindre dérapage pourrait être explosive.

            Les forces de maintien de paix présente dans le pays ont l’impression de porter entre leurs mains un œuf fragile. Comment le conserver alors que semble monter la surenchère et le désir d’en découdre enfin ?

            Dès le début de la semaine prochaine, la vacance du pouvoir sera constatée et le président du conseil national de transition prendra les rênes du pouvoir avec la mission d’organiser l’élection d’un président et d’un premier ministre dans les 15 jours qui vont suivre.

La tâche n’est pas facile et toute personne consciente hésiterait longtemps avant de l’accepter. Comment tempérer la haine qui ronge les cœurs ? Comment restaurer la confiance entre les différentes communautés qui ont été montées les unes contre les autres ? Ensuite, il sera difficile de désarmer les différentes milices. L’ex séléka jouera-t-elle le jeu ? Comment pourra débuter ce désarmement ? Et la nébuleuse anti-balaka ? Si les anciens militaires de Bozizé sont désarmés, comment peut-on ramasser toutes les machettes, les couteaux et les arcs ? Comment se constituera la nouvelle armée nationale ?

Un autre problème qui n’est pas des moindres sera de redonner confiance aux déplacés intérieurs, à commencer par ceux de Bangui, pour qu’ils puissent regagner leurs domiciles.

Neuf mois dans la vie d’un pays, c’est peut-être peu de choses mais vue le nombre de morts et des différentes personnes qui ont souffert, cela ne peut pas tout simplement être relégué au rang d’un détail de l’histoire. Tôt ou tard, il faudra poser la question des responsabilités. Le grand courage pour la Centrafrique sera de ne pas souffrir l’amnésie…

S’il faut parler de parenthèse, il faut reconnaître qu’elle est chargée et qu’il faudra y plonger le nez. Du chaos actuel de la Centrafrique, il faudra vraiment une création pour que l’Etat recommence à exister. On ne peut que souhaiter une bonne chance à tous ceux qui accepteront de s’impliquer dans cette tâche !
Et si la Centrafrique, ainsi que toute l'Afrique pouvait constater l'inanité des mouvements d'opposition armés. Il faut s'engager au service de la démocratie et de la construction d'un Etat de droit!

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