Aujourd’hui, quand on veut faire l’état des lieux de l’unité
africaine, on est confronté à un fait massif. Il y a une fort développement du
communautarisme et d’un développement de « l’ethnicisme ». Il semble que l’instabilité tant au plan politique
que socio-économique amène les populations à un repli dans des sortes de
ghettos identitaires étriqués. Pourtant, les pères de l’indépendance qui
avaient créé l’OUA (l’ancêtre de l’actuelle UA) étaient beaucoup plus
ambitieux. Ils rêvaient de l’unité de toute l’Afrique et de sa diaspora. Ils
parlaient de panafricanisme. Face à cette régression tant au niveau de la
pensée qu’au niveau du comportement, peut-on dire qu’il y a de l’espoir ?
Il faut d’abord retenu que si le panafricanisme est d’abord
une idée politique en Afrique, il est aussi un mouvement. Il consiste en la
promotion de la solidarité entre les africains aussi bien sur le continent que
ceux de la diaspora. Il recherche l’émancipation et à l’unification des
africains.
Si le mot est apparu au XIXème siècle, lors de
la préparation de la conférence panafricaine de 1900, elle a eu comme pionniers
d’illustres humanistes comme Edward Wilmot Blyden, Anténor Firmin, Benito
Sylvain Williams Du Bois. Avec la décolonisation et la lutte pour l’indépendance,
d’autres personnes prendront la relève. Si le plus connu est sans conteste Kwame
Nkrumah, il faut lui adjoindre des noms comme Julius Nyerere, Hailé Sélassié,
Patrice Lumumba, Sékou Touré et beaucoup d’autres pères des indépendances.
Aujourd’hui cette idée du panafricanisme n’est pas complètement
morte. Bien que chancelante, elle est présente aussi bien sur le plan politique
que sur le plan économique.
Sur le plan politique, il y a l’Union Africaine, inspirée
par les pères fondateurs de l’OUA et qui a pour objectifs l’unité et la
solidarité des Etats africains, la défense de l’intégrité et de la souveraineté
de ces Etats, l’accélération de l’intégration politique et socio-économique du
continent et de la recherche scientifique et technologique, la promotion
internationale des « positions africaines
communes » et l’harmonisation et la coordination des politiques
économiques régionales. L’acte constitutif de l’Union africaine a été créée à
Durban en 2002 et a été signée par tous les chefs d’Etat des pays membres de l’OUA.
Sur le plan économique, il y a le NEPAD (Nouveau
partenariat pour le développement de l’Afrique). S’il a vu le jour en 2001 de
la fusion de deux plans (Omega et Map), il a fallu attendre 2007 pour qu’il
passe sous la tutelle de l’UA. Il a comme programme d’éradiquer la pauvreté et
de placer les pays africains sur la voie d’une croissance et d’un développement
durables. Le NEPAD cherche donc à être l’instance qui pourra défendre les
intérêts de l’Afrique et de mettre en
place une nouvelle relation de parténariat entre l’Afrique et la communauté
internationale. Si son texte fondateur énumère les différentes sources de
richesse du continent africain, il considère ce qui est à la base de l’appauvrissement
du continent africain : l’héritage du colonialisme, de la guerre froide,
et des rouages du système économique international. Tout n’est pas négatif en
Afrique ; on peut prendre en compte, entre autre, des progrès dans le
domaine des technologies de l’information et de la communication.
C’est bien que sur le plan structurel, l’Afrique
maintienne vivante l’idée du panafricanisme mais il faut se demander ce qui se
passe au niveau de la masse et plus particulièrement au niveau de la jeunesse.
Il faut reconnaître qu’à ce niveau il y a un déficit et cela est à plaindre. Il
faudrait encourager des initiatives qui viennent des populations et surtout
intéresser les jeunes à développer un esprit qui puisse s’élever au niveau du
continent entier. Il y a donc toute une éducation à donner pour avoir une
jeunesse conscientisée.
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