Selon les derniers chiffres, la violence persistante a
obligé 1/5 de la population centrafricaine à fuir le domicile. Rien que dans la
ville de Bangui, les troubles récentes ont fait que le nombre de déplacés est
de 513.000 personnes sur un total de 935.000. Il va sans dire que cela pose
d’énormes problèmes tant sur le plan sanitaire, alimentaire que sécuritaire. Le
plus grand problème en ce moment est que cette population devienne malgré elle
l’otage des différents groupes.
Pour le moment, l’urgence est que la situation devienne
normale. Or tout le monde sait que cela n’est pas possible si les déplacés
internes ne regagnent pas leurs domiciles.
Le gouvernement de transition a compris cet enjeu au
point où depuis le début de janvier, des décrets présidentiels appellent les
agents de l’Etat à reprendre le travail. Jusque-là cela ne connaît pas beaucoup
de succès.
Il faut dire que les gens ont peur. Le moindre trouble voit
d’autres personnes venir agrandir le nombre de personnes se trouvant dans les
différents sites, aggravant la situation déjà précaire de ceux qui s’y
trouvaient déjà.
Tant que vont persister des périodes de montées de
tensions dans les quartiers, les déplacés ne rentreront pas chez eux. On peut
s’étonner que ces montées de tensions aient lieu à des intervalles réguliers.
C’est à se demander si cela n’est pas voulu et même téléguidé.
Les déplacés sont devenus bien malgré eux des pions sur
un échiquier où ils n’ont pas leur mot à dire. Ils sont devenus des otages
qu’on peut utiliser pour montrer que la situation est intenable.
Il faudra arriver à identifier ceux qui, dans l’ombre
tirent les ficelles. L’un des grands problèmes qui empêchent la normalisation
de la situation en Centrafrique est que beaucoup avancent à visage non
découvert. Dans ces conditions, on ne sait pas qui doit négocier quoi et avec
qui. On est tout le temps dans le statu quo.
Il faudra que la population puisse échapper à la manipulation
des différents camps ; on verra alors que les choses pourront s’arranger.
Tout le monde qu’en fin de compte, le règlement de la situation n’est pas
militaire mais politique.
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