vendredi 24 janvier 2014

Non, la femme n'est pas un objet (par Pascal Djimoguinan)


            « Nous sommes tous coupables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres. » Cette phrase de Dostoïevski que Levinas aimait répéter est d’actualité. La responsabilité d’autrui nous incombe !

            C’est un coup de gueule ! Non au nom des femmes, elles peuvent le pousser. Cri de gueule tout simplement parce que je suis humain. Quand quelque chose d’aberrant se passe contre l’humain, se taire c’est tout simplement être complice.

            Pour les âmes sensibles, arrêtez-vous ici, ne continuez pas votre lecture plus loin que ce dont il est question, même les animaux n’en sont pas capables. En Inde, dans la région du Bengale occidental, une femme a été victime d’un viol en réunion suite à une condamnation prononcée par le conseil du village. Les treize violeurs auraient été arrêtés et attendent leur condamnation.

            On est surpris d’entendre parler ici d’un conseil de village. Pour moi, il ne s’agit ni plus ni moins d’une bande de barbares patriarcaux au service de la dictature macho. Il s’agit ici de l’intégrisme mâle dans son expression la plus abjecte ! Ce n’est pas un problème propre à l’Inde, on le retrouve sur toutes les latitudes et dans tous les hémisphères. C’est partout où l’homme ne comprend pas son rôle dans la société.

            Il s’agit ici d’une perversité extrême ! Comment un acte qui exprime l’amour dans ce qu’il a de plus beau pourrait être une condamnation ? Comme l’acte sexuel qui devrait être le don total volontaire de soi à l’autre qui se donne également peut devenir une violence où l’on arrache, au nom d’une loi injuste, l’intimité de de l’autre ? Comment un acte qui devrait élever l’autre devient source de la perte de dignité de l’autre, la blessant dans ce qu’elle a de plus profond en elle ?

            Il ne faut pas se tromper. Violer une femme, la violenter n’est pas un signe de virilité. C’est le plus grand signe de lâcheté qui puisse exister. Chaque fois qu’une femme est violée, c’est chacun de nous qui l’est.

            Et dire que le viol est devenu une arme de guerre ! Nous sommes tous coupables ! Il faudrait que les hommes se rendent compte que le viol est non seulement un crime mais c’est l’expression d’une lâcheté suprême. Il faut dire non au viol, quelques soient les circonstances. Au besoin, il faudra aller jusqu’à la castration chimique pour éviter cela !

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