Au bord de l’Oubangui, alors
que crépitent dans les airs la musique
Qui de chansons n’entonne
Mais qui, tel un ogre, avale
des vies,
Je vois le pays s’enfoncer
dans l’onde amère qui pourtant ne touche le pays.
Tel un gâteau qu’on se
partage je vois Bangui mais point pour une célébration
La haine se contamine et d’arrondissement
en arrondissement la ville est fragmentée
Ici la portion musulmane, là
celle des anti-balaka !
Désormais s’est installé le
délit du facies.
Toi tu es musulman, celui-là
est chrétien. Nous ne pouvons cheminer ensemble
Lentement le tissu social
part en lambeaux
Ô Centrafrique, ô pays des
bantous, est-ce toi ce haillon qui ne peut couvrir la nudité ?
Quel tisserand sortira du
lot, et du métier mettra en marche la navette ?
Est-ce un oiseau, tisserin,
qui des brins d’herbes collectées, construira un nid ?
Il faut un démiurge moderne
qui pourra rassembler tous les fils pour faire une Centrafrique unie !
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