La tension ne cesse de monter dans la ville de Bangassou
dans le sud de la RCA. Depuis quelque temps, la tension brûle entre jeunes chrétiens, jeunes musulmans et membres
de la Seleka. La situation n’a cessé de se détérioré tout au long de la semaine
qui vient de s’écouler avec comme point d’orgue ce qui s’est passé ce vendredi
4 octobre : de barrages de jeunes exaspérés et prêts à découdre se sont
formés. La situation a été jugée tellement sérieuse que la Fomac a décidé d’envoyer,
ce samedi 5 octobre, 120 pour tenter de réduire les tensions entre les
différents groupes. Le lieutenant-colonel Néolé, le chef des opérations de la
Fomac a déclaré, au sujet du contingent que c'est une compagnie mixte, composée de Tchadiens, de Gabonais et de
Congolais. Si la situation perdure, nous enverrons une autre compagnie pour
renforcer celle qui sera dès aujourd'hui à Bangassou...
Quand on se rend compte que la situation sécuritaire dans
le pays a atteint un tel degré de déliquescence et qu’il ne faut plus compter
que sur la Fomac pour assurer un brin de normalité, on est en train de s’interroger
sérieusement sur l’avenir immédiat et moyen du pays.
On ne sait plus exactement quelle est la composition des
forces armées centrafricaines. La seleka a été théoriquement dissoute pour le
chef de l’Etat, mais il semble que c’est elle qui continue de faire la loi. Des
faisceaux d’indices semblent indiquer qu’à un moment la Fomac devra faire usage
de la force pour restaurer l’autorité de l’Etat dans le pays. Personne ne
semble cependant être dans la mesure de dire quelle sera la réaction des
différents éléments de la seleka. Accepteront-ils de rentrer dans les rangs ou
se disperseront-ils dans la nature, devenant ainsi encore plus incontrôlables
qu’ils ne le sont déjà. On voit mal la sécurité pourra revenir rapidement dans
le pays. Dans le meilleur des cas, la sécurité pourra être rétablie dans la
ville de Bangui alors que l’intérieur du pays sera entre les mains des bandes
qui continueront les exactions.
Alors que l’actuel gouvernement de transition a 18 mois
pour préparer les élections, on peut se demander comment les choses pourront
suivre leur cours si l’insécurité persiste partout. Personne n’est en mesure de
dire quel sera l’avenir de la RCA dans les mois qui vont venir. Même au niveau
des hommes politiques, des voix commencent à s’élever. C’est ainsi que l'ex-ministre et leader du Parti pour la renaissance centrafricaine
(opposition) Gaston Mandata Nguerekata a
invité mardi à Bangui le chef d'Etat de la transition Michel Djotodia, qu'il accuse d'incompétence, à
démissionner.
Il faudrait éviter que la situation
sécuritaire du pays, déjà assez compliquée avec les exactions des selekas qu’on
a du mal à maîtriser ne prenne des
allures d’un conflit communautaire et confessionnel. Ce serait alors le pire
des cauchemars pour le pays.
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