samedi 5 octobre 2013

Tension à Bangassou, il faut agir pour la RCA (par Pascal Djimoguinan)


            La tension ne cesse de monter dans la ville de Bangassou dans le sud de la RCA. Depuis quelque temps, la tension brûle entre jeunes chrétiens, jeunes musulmans et membres de la Seleka. La situation n’a cessé de se détérioré tout au long de la semaine qui vient de s’écouler avec comme point d’orgue ce qui s’est passé ce vendredi 4 octobre : de barrages de jeunes exaspérés et prêts à découdre se sont formés. La situation a été jugée tellement sérieuse que la Fomac a décidé d’envoyer, ce samedi 5 octobre, 120 pour tenter de réduire les tensions entre les différents groupes. Le lieutenant-colonel Néolé, le chef des opérations de la Fomac a déclaré, au sujet du contingent que c'est une compagnie mixte, composée de Tchadiens, de Gabonais et de Congolais. Si la situation perdure, nous enverrons une autre compagnie pour renforcer celle qui sera dès aujourd'hui à Bangassou...

            Quand on se rend compte que la situation sécuritaire dans le pays a atteint un tel degré de déliquescence et qu’il ne faut plus compter que sur la Fomac pour assurer un brin de normalité, on est en train de s’interroger sérieusement sur l’avenir immédiat et moyen du pays.

            On ne sait plus exactement quelle est la composition des forces armées centrafricaines. La seleka a été théoriquement dissoute pour le chef de l’Etat, mais il semble que c’est elle qui continue de faire la loi. Des faisceaux d’indices semblent indiquer qu’à un moment la Fomac devra faire usage de la force pour restaurer l’autorité de l’Etat dans le pays. Personne ne semble cependant être dans la mesure de dire quelle sera la réaction des différents éléments de la seleka. Accepteront-ils de rentrer dans les rangs ou se disperseront-ils dans la nature, devenant ainsi encore plus incontrôlables qu’ils ne le sont déjà. On voit mal la sécurité pourra revenir rapidement dans le pays. Dans le meilleur des cas, la sécurité pourra être rétablie dans la ville de Bangui alors que l’intérieur du pays sera entre les mains des bandes qui continueront les exactions.

            Alors que l’actuel gouvernement de transition a 18 mois pour préparer les élections, on peut se demander comment les choses pourront suivre leur cours si l’insécurité persiste partout. Personne n’est en mesure de dire quel sera l’avenir de la RCA dans les mois qui vont venir. Même au niveau des hommes politiques, des voix commencent à s’élever. C’est ainsi que l'ex-ministre et leader du Parti pour la renaissance centrafricaine (opposition) Gaston Mandata Nguerekata a invité mardi à Bangui le chef d'Etat de la transition Michel Djotodia, qu'il accuse d'incompétence, à démissionner.

            Il faudrait éviter que la situation sécuritaire du pays, déjà assez compliquée avec les exactions des selekas qu’on a du mal à maîtriser ne  prenne des allures d’un conflit communautaire et confessionnel. Ce serait alors le pire des cauchemars pour le pays.


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