mercredi 16 octobre 2013

Paris-Pretoria : remake de la conférence de Berlin de 1885 ? (par Pascal Djimoguinan)


            Du 15 novembre 1884 au 26 février 1885, les pays occidentaux ont tenu à Berlin (Allemagne) une conférence où ils se sont partagé l’Afrique. L’acte de cette conférence, établit le 23 février 1885, établit plusieurs points :

- Toute puissance européenne installée sur la côte peut étendre sa domination vers l’intérieur jusqu’à rencontrer une sphère d’influence voisine.

- Il ne peut y avoir annexion que par l’occupation effective du terrain et les traités conclus avec les populations indigènes doivent être notifiés aux autres nations colonialistes.

- Liberté de navigation sur les fleuves Niger et Congo et liberté de commerce dans le bassin du Congo.

- Interdiction de l’esclavage.

- La conférence prend acte de l’existence de l’Etat indépendant du Congo en tant que puissance souveraine, territoire appartenant en propre au roi Léopold II de Belgique. La France quant à elle obtient la reconnaissance de son autorité sur la rive droite du Congo et de l’Oubangui.

            Toute l’histoire coloniale est la suite de cette conférence où l’Afrique était présente mais d’une manière passive alors que les nations occidentales s’arrogeaient la légitimité de l’envahir, de la gérer et de l’exploiter.

            Comme l’histoire semble quelquefois bégayer, on semble assister à un remake de la conférence de Berlin en petit modèle, version Hollande-Zuma.

            Le président François Hollande vient d’effectuer une visite de deux jours en Afrique du Sud. Cette visite qui a pris fin le mercredi 16 octobre, avait pour but d’accentuer les échanges commerciaux entre la France et l’Afrique du Sud et de discuter les différentes crises sur le continent africain. Depuis quelques années, une tension existe entre les deux pays à cause du leadership sur le continent.

            Selon les observateurs, l’Afrique du Sud a semblé plus conciliante à la présence militaire sur le continent, notamment en RCA. L’Afrique du Sud aurait même évoqué la possibilité de travailler ensemble avec la France sur le continent africain.

            L’Afrique du Sud semble vouloir jouer au grand frère des autres Etats africains. Le paternalisme ne semble pas loin et les autres Etats seront-ils prêts à vivre une sorte de régence ?

            La France doit éviter de tomber dans l’erreur de croire qu’il suffit de s’entendre avec l’Afrique du Sud pour avoir le droit de tout faire en Afrique. La relation entre la France et l’Afrique du Sud ne concerne que ces deux pays. Il ne faut pas oublier que chaque Etat africain est indépendant et dispose de sa souveraineté. Les africains ne permettront plus qu’une autre Conférence de Berlin ait lieu, même si c’est dans une capitale africaine.


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