Du 15 novembre 1884 au 26 février 1885, les pays
occidentaux ont tenu à Berlin (Allemagne) une conférence où ils se sont partagé
l’Afrique. L’acte de cette conférence, établit le 23 février 1885, établit
plusieurs points :
- Toute puissance européenne
installée sur la côte peut étendre sa domination vers l’intérieur jusqu’à
rencontrer une sphère d’influence voisine.
- Il ne peut y avoir
annexion que par l’occupation effective du terrain et les traités conclus avec
les populations indigènes doivent être notifiés aux autres nations
colonialistes.
- Liberté de navigation sur
les fleuves Niger et Congo et liberté de commerce dans le bassin du Congo.
- Interdiction de l’esclavage.
- La conférence prend acte
de l’existence de l’Etat indépendant du Congo en tant que puissance souveraine,
territoire appartenant en propre au roi Léopold II de Belgique. La France quant
à elle obtient la reconnaissance de son autorité sur la rive droite du Congo et
de l’Oubangui.
Toute l’histoire coloniale est la suite de cette
conférence où l’Afrique était présente mais d’une manière passive alors que les
nations occidentales s’arrogeaient la légitimité de l’envahir, de la gérer et
de l’exploiter.
Comme l’histoire semble quelquefois bégayer, on semble
assister à un remake de la conférence de Berlin en petit modèle, version
Hollande-Zuma.
Le président François Hollande vient d’effectuer une
visite de deux jours en Afrique du Sud. Cette visite qui a pris fin le mercredi
16 octobre, avait pour but d’accentuer les échanges commerciaux entre la France
et l’Afrique du Sud et de discuter les différentes crises sur le continent
africain. Depuis quelques années, une tension existe entre les deux pays à
cause du leadership sur le continent.
Selon les observateurs, l’Afrique du Sud a semblé plus
conciliante à la présence militaire sur le continent, notamment en RCA. L’Afrique
du Sud aurait même évoqué la possibilité de travailler ensemble avec la France sur
le continent africain.
L’Afrique du Sud semble vouloir jouer au grand frère des
autres Etats africains. Le paternalisme ne semble pas loin et les autres Etats
seront-ils prêts à vivre une sorte de régence ?
La France doit éviter de tomber dans l’erreur de croire
qu’il suffit de s’entendre avec l’Afrique du Sud pour avoir le droit de tout
faire en Afrique. La relation entre la France et l’Afrique du Sud ne concerne
que ces deux pays. Il ne faut pas oublier que chaque Etat africain est
indépendant et dispose de sa souveraineté. Les africains ne permettront plus qu’une
autre Conférence de Berlin ait lieu, même si c’est dans une capitale africaine.
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