Le week end du 19 au 20 octobre, on a appris le départ du
général Moussa Assimeh de Bangui avec 15 de ses hommes pour Birao à bord d’un
avion affrété par le président de la transition. Ce chef de guerre soudanais
avait participé à la prise de pouvoir le 24 mars par la seleka. Petit à petit,
l’unanimité s’était faite entre la Fomac et les autorités de transition autour
du départ de cet homme de la Centrafrique dont la présence commençait à être embarrassante.
Bien que son départ ait été désiré, les autorités se sont
rendu compte qu’il fallait ménager cet homme et le caresser dans le sens du
poil car il était craint (aucun autre groupe de la seleka n'aurait osé s'attaquer à lui) ; il a ainsi été décoré pour sa participation aux
opérations de désarmement à Bangui. Il a été élevé au grade de commandeur de l’ordre
national de la reconnaissance centrafricaine.
A Bangui, tous se rappellent ce général du fameux camp des
pompiers. La descente de ses hommes dans les quartiers de Bangui était synonyme
de pillages et d’exactions. Tout le monde évitait soigneusement d’avoir affaire
à eux tellement ils étaient craints.
Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour s’étonner que cet
homme puisse ainsi repartir au Soudan sans avoir été inquiété pour tous les
crimes commis. Il semblerait bien qu’il soit rentré avec tous ses hommes.
Tout le monde a encore à l’esprit comment Boy-Rabe, un
quartier de Bangui a été mis en coupe réglée par ce général et ses hommes. C’est
ainsi que Jonas Andji, le secrétaire général des victimes de Boy-Rabe a fait
entendre son indignation : « Je suis étonné d’apprendre le
dimanche la nouvelle du départ du général Moussa Assimeh. Notre souhait est de
le voir répondre devant la justice du pays, des actes que lui et ses hommes ont
commis sur la population centrafricaine. C’est lui qui a organisé le fameux
désarmement du quartier Boy-Rabe, qui a soldé par la mort de nos frères et sœurs
que nous continuons à pleurer jusqu’aujourd’hui ».
La Centrafrique qui peine à retrouver son calme depuis l’entrée
des troupes de la seleka à Bangui n’a pas intérêt à laisser se développer l’impunité
au sommet de l’Etat. Le fait que le général Moussa ait pu regagner le Soudan
sans être inquiété est vu par la population comme une récompense qui est
accordée à ceux qui ont pillé la Centrafrique et tué ses enfants.
Désormais, ce qui sera fait sera considéré comme un acharnement sur le menu fretin afin de permettre aux grands criminels de s’échapper.
On peut seulement espérer que la justice pourra, par la suite, poursuivre tous
ceux qui auront été mêlés de prêt ou de loin à la souffrance que connait la
Centrafrique et qu'il n'y aura pas d'impunité.
C’est seulement quand la justice aura dit son mot que la
Centrafrique retrouvera la paix.
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