Une information qui passe loin des feux de la rampe. Une
fois de plus, la fondation Mo Ibrahim a décidé de ne pas accorder de prix pour
récompenser la bonne gouvernance 2013. Personne n’a été jugé digne de ce prix
cette année. Faut-il en rire ou en pleurer ? Pauvre Afrique !
Le prix Mo Ibrahim parrainé par le milliardaire
anglo-soudanais Mo Ibrahim, récompense d’anciens chefs d’Etats africains qui ont
quitté leur fonction dans les trois dernières années sans être allés au-delà de
leur mandat électif et qui ont poursuivi leur action au service du continent.
Le constat est triste. Le président du comité du prix a
déclaré d’une manière laconique : « Aucun
africain ne remplit ces critères ». Cela signifie tout simplement que
dans les trois dernières années, il ne s’est trouvé aucun chef d’Etat en
Afrique à avoir quitté sa fonction sans être allé au-delà de son mandat électif
et à avoir poursuivi son action au service du continent.
Il ne faut pas penser que le prix ne vaut rien ; il
est doté de 3,6 millions d’euros, ce qui représente un pactole.
Que faut-il penser de tout cela ? Plus de deux
décennies après la chute du Mur de Berlin et de l’espoir démocratique qui a
suivi, il faut simplement constater que l’alternance démocratique n’est pas de
mise en Afrique et que le meilleur moyen de prendre le pouvoir en Afrique reste
celui des armes. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Il est étonnant de constater que nos chefs d’Etats,
prompts à se fâcher lorsqu’il s’agit de leurs prérogatives en tant que
représentants des états, ne respectent pas les textes de leur propre pays.
Sur le plan international, on vient de leur faire porter
le bonnet d’âne de la démocratie sans que cela les pousse à chercher de la
dignité pour l’Afrique. Il est encore plus inquiétant de constater que c’est la
troisième fois de son histoire que ce prix n’a pas de lauréat.
Cependant il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur.
La fondation a dévoilé son indice de la gouvernance en Afrique en 2013 et
refusant de tomber dans l’afro-pessimisme, affirme que « 94% de la population africaine vit dans des
pays qui progresse. »
Il faut espérer que les progrès démocratique viendront de
la base et que malgré tout, l’Afrique ne baissera pas les bras dans son effort
d’invention démocratique.
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