jeudi 24 octobre 2013

Les écoutes de la NSA : où se situe l’Afrique ? (par Pascal Djimoguinan)


            Les médias européens nous relatent ces jours-ci, avec une indignation sans doute feinte, toujours exagérée, les écoutes à large échelle pratiquées par l’agence américaine de renseignement NSA. C’est un secret de polichinelle que de révéler que les Etats alliés s’espionnent mais comme les révélations ont été publiées, il fallait marquer le coup. S’il y a eu des réactions, sur le plan individuel, des Etats européens, le parlement européen a recommandé, quant à lui, au Conseil européen de suspendre l’accord conclu avec les Etats-Unis sur le programme américain de pistage des financements terroristes. Cet accord permettait aux autorités américaines d’avoir un accès aux données bancaires européennes stockées sur le réseau SWIFT.

            Comme on peut s’en rendre compte, ces révélations n’arrêtent de faire des vagues en Europe. Même si l’Europe ne pourra finalement pas prendre une décision importante contre les Etats-Unis, son mérite aura été d’avoir pu réagir.

            Il est cependant amusant de voir l’Europe jouer la sainte Nitouche, feignant la vertu jusqu’à un degré qui étonnerait le plus naïf des observateurs. Peut-on dire que cette Europe innocente n’espionne pas les Etats émergeants, notamment les Etats africains ?

            Nous espérons tout simplement que la nouvelle glasnost ira jusqu’au bout et que les médias joueront la transparence jusqu’au bout en diffusant le rôle de l’Europe. Nous pourrons alors dire qu’une nouvelle révolution se met en place. Ce ne sera que lorsque nous saurons ce que l’Europe elle-même fait par rapport aux Etats africains que nous accorderons crédit à sa réaction d’indignation.

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