Les médias européens nous relatent ces jours-ci, avec une
indignation sans doute feinte, toujours exagérée, les écoutes à large échelle
pratiquées par l’agence américaine de renseignement NSA. C’est un secret de
polichinelle que de révéler que les Etats alliés s’espionnent mais comme les
révélations ont été publiées, il fallait marquer le coup. S’il y a eu des
réactions, sur le plan individuel, des Etats européens, le parlement européen a
recommandé, quant à lui, au Conseil européen de suspendre l’accord conclu avec
les Etats-Unis sur le programme américain de pistage des financements
terroristes. Cet accord permettait aux autorités américaines d’avoir un accès
aux données bancaires européennes stockées sur le réseau SWIFT.
Comme on peut s’en rendre compte, ces révélations n’arrêtent
de faire des vagues en Europe. Même si l’Europe ne pourra finalement pas
prendre une décision importante contre les Etats-Unis, son mérite aura été d’avoir
pu réagir.
Il est cependant amusant de voir l’Europe jouer la sainte
Nitouche, feignant la vertu jusqu’à un degré qui étonnerait le plus naïf des
observateurs. Peut-on dire que cette Europe innocente n’espionne pas les Etats
émergeants, notamment les Etats africains ?
Nous espérons tout simplement que la nouvelle glasnost
ira jusqu’au bout et que les médias joueront la transparence jusqu’au bout en
diffusant le rôle de l’Europe. Nous pourrons alors dire qu’une nouvelle
révolution se met en place. Ce ne sera que lorsque nous saurons ce que l’Europe
elle-même fait par rapport aux Etats africains que nous accorderons crédit à sa
réaction d’indignation.
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