Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius est en
visite ce dimanche 13 octobre à Bangui. Cette visite, la première d’un haut
responsable européen en Centrafrique depuis la prise de pouvoir par Michel
Djotodia, a lieu quelques jours après l’adoption par le Conseil de sécurité d’une
résolution renforçant la présence de l’ONU sur place et prévoyant le
déploiement d’une opération de maintien de paix. Il faut dire que beaucoup d’espoir
repose sur cette visite mais en même temps, il faut éviter de commettre des
erreurs qui viendraient entacher tout le bénéfice qu’on pourrait en tirer.
La France part sur un passif pour beaucoup de
centrafricains. Beaucoup pensent que la France, avec ses soldats sur place,
était capable d’éviter l’entrée de sélékas dans Bangui ; cela aurait
largement changé la situation actuelle. Maintenant, si la France essaie de
colmater les choses, elle doit le faire avec doigté.
Le plus grand secours serait que l’ONU envoie des troupes
pour le maintien de la paix car le pays est exsangue. Les forces françaises sur
place pourraient servir de fer de lance aux soldats de l’ONU.
Cette visite de Fabius doit se faire de telle façon qu’elle
puisse favoriser la paix. Pour cela, Fabius doit éviter des comportements et
des discours qui pourraient rappeler une attitude néocolonialisme ou tout
simplement la Francafrique.
Il est dit que Laurent Fabius rencontrera le président de
transition Michel Djotodia mais pas en tête à tête ; ce sera une rencontre
commune avec les deux autres autorités de transition, le Premier ministre et le
président du Conseil national de transition. La raison présentée par la diplomatie française est la
suivante : « Il y a des dissensions à la tête du pays. Il est donc
préférable de tenir un discours unique aux différents interlocuteurs. »
Dans notre naïveté, nous voulons tout simplement nous
demander comment est-ce que cela pourrait être interprété. Un ministre français
qui vient en Afrique et qui réunit ses chefs de cabinet africains ? La
réciproque est-elle possible ? Un chef d’Etat africain pourrait-il, en
visite en France, refuser de rencontrer le président seul ? Le protocole
et la préséance ou tout simplement la diplomatie n’est-elle pas valable quand
on est en Afrique ? N’aurait-on pas pu agir autrement ?
Nous pouvons nous tromper dans nos questions naïves mais
peut-être valent-elles la peine d’être posées !
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