dimanche 20 octobre 2013

Centrafrique prise de conscience citoyenne ? (par Pascal Djimoguinan)


            Le samedi 19 octobre, le président de transition Michel Am-Nondokro Djotodia  a demandé aux jeunes lors d’une rencontre avec eux à Bangui de dire non aux manipulations et à refuser de prendre les armes les uns contre les autres. Est-ce un signe que dans les plus sommets de l’Etat, on commence à se rendre compte du danger que le communautarisme et le confessionnalisme font courir à la Centrafrique ?

            Le conflit qui a amené au pouvoir l’actuel président et ses ex séléka avait pris une tournure plus ou moins communautariste lorsqu’une crise de confiance a commencé à naitre entre les populations et les anciens sélékas. Cela a commencé d’une manière assez dramatique autour de Bossangoa où des groupes d’autodéfense, appelés les « anti-balaka » ont attaqués des positions séléka, entraînant des représailles. Des maisons de musulmans ont été brûlées par les uns alors qu’en retour, d’autres ont brûlé les maisons des chrétiens.

            Un climat délétère a commencé à se répandre sur tout le territoire. Les populations civiles déplorent les exactions des ex séléka contre les maisons des chrétiens alors que pour les musulmans, leurs maisons sont prises pour cible par des groupes d’autodéfense avec le soutien d’anciens des Facas (Forces armées centrafricaines) et de la garde présidentielle de l’ancien président Bozizé.

            Ce climat, les humanitaires l’ont si bien senti qu’ils ont sonné la sonnette d’alarme. Par la voix du directeur de la coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU, ils ont appelé les autorités, lors d’une mission qui a lieu en Centrafrique depuis le jeudi 17 octobre, à doubler d’effort pour reconstruire leur pays ; « N’Empruntez pas le chemin de la violence. La violence va simplement détruire tout le monde. Il n’y a pas d’avenir possible avec la violence » ont conclu les humanitaires.

            Les autorités ont sans doute pris conscience du danger d’où la déclaration du président de la transition aux jeunes. La situation en Centrafrique est déjà assez compliquée pour qu’elle ne prenne des allures confessionnelles. La priorité est la cohésion sociale et la reconstruction du pays. C’est un vaste chantier qui demande tout l’effort du pays. Il ne faut pas de pertes d’énergie.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire