Le samedi 19 octobre, le président de transition Michel Am-Nondokro
Djotodia a demandé aux jeunes lors d’une
rencontre avec eux à Bangui de dire non aux manipulations et à refuser de
prendre les armes les uns contre les autres. Est-ce un signe que dans les plus
sommets de l’Etat, on commence à se rendre compte du danger que le
communautarisme et le confessionnalisme font courir à la Centrafrique ?
Le conflit qui a amené au pouvoir l’actuel président et
ses ex séléka avait pris une tournure plus ou moins communautariste lorsqu’une
crise de confiance a commencé à naitre entre les populations et les anciens
sélékas. Cela a commencé d’une manière assez dramatique autour de Bossangoa où
des groupes d’autodéfense, appelés les « anti-balaka » ont attaqués des
positions séléka, entraînant des représailles. Des maisons de musulmans ont été
brûlées par les uns alors qu’en retour, d’autres ont brûlé les maisons des
chrétiens.
Un climat délétère a commencé à se répandre sur tout le
territoire. Les populations civiles déplorent les exactions des ex séléka
contre les maisons des chrétiens alors que pour les musulmans, leurs maisons
sont prises pour cible par des groupes d’autodéfense avec le soutien d’anciens
des Facas (Forces armées centrafricaines) et de la garde présidentielle de l’ancien
président Bozizé.
Ce climat, les humanitaires l’ont si bien senti qu’ils
ont sonné la sonnette d’alarme. Par la voix du directeur de la coordination des
Affaires Humanitaires de l’ONU, ils ont appelé les autorités, lors d’une
mission qui a lieu en Centrafrique depuis le jeudi 17 octobre, à doubler d’effort
pour reconstruire leur pays ; « N’Empruntez
pas le chemin de la violence. La violence va simplement détruire tout le monde.
Il n’y a pas d’avenir possible avec la violence » ont conclu les
humanitaires.
Les autorités ont sans doute pris conscience du danger d’où
la déclaration du président de la transition aux jeunes. La situation en
Centrafrique est déjà assez compliquée pour qu’elle ne prenne des allures
confessionnelles. La priorité est la cohésion sociale et la reconstruction du
pays. C’est un vaste chantier qui demande tout l’effort du pays. Il ne faut pas
de pertes d’énergie.
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